Hauts-de-Seine : un trafic bien huilé et des bénéfices au Maroc

20 juillet 2025 - 17h00 - France - Ecrit par : P. A

Condamnés à huit et cinq ans en 2019 à Versailles (Yvelines) pour un trafic de cannabis, Brahim B. et son frère Lhassan auraient repris du service à leur sortie de prison. Les deux frères, ainsi que huit autres personnes, seront jugés en septembre pour une nouvelle affaire de trafic de drogue entre les Hauts-de-Seine et l’Essonne.

Brahim B., 47 ans, et son frère Lhassan, 42 ans, sont poursuivis devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour trafic et importation de stupéfiants, blanchiment et association de malfaiteurs. Leur procès se déroulera du 1ᵉʳ au 5 septembre 2025. Poursuivis en récidive, les deux frères, originaires de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), encourent vingt ans d’emprisonnement. Cette affaire ressemble étrangement à celle pour laquelle les deux prévenus avaient été arrêtés en 2017, puis condamnés deux ans plus tard, fait savoir Le Parisien.

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A l’époque, les deux frères menaient leurs activités illégales depuis le Tafoukt, un bar-restaurant de Châtenay. Les cargaisons étaient stockées dans un entrepôt à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) où la police avait saisi quelque 500 kilos de résine. Après cette prise et la perte du restaurant Tafoukt, Brahim B. et Lhassan B. ont poursuivi leurs activités, respectivement à Châtenay où réside le premier, et à Massy (Essonne) où vit le second. La drogue était entreposée dans le parking d’une résidence de la rue Jules-Verne, à Châtenay, où vit un membre du réseau.

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Les enquêteurs de la Sûreté territoriale du 92 ont commencé leurs investigations à cet endroit, suite à un « renseignement » obtenu en mars 2022, moins d’un an après la sortie de prison de Brahim. L’information indiquait que les deux frères avaient repris du service et stockaient leur marchandise dans le box de la rue Jules-Verne, loué par un certain Tarik R. La surveillance des lieux a permis aux policiers de confirmer que les deux frères avaient les clés du box. En dix mois, Brahim, s’y serait rendu à 78 reprises.

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Dans le cadre de ces investigations, les enquêteurs ont sonorisé la voiture de Brahim, une Twingo. C’est ainsi qu’ils ont été informés de la vente de valises marocaines contenant chacune une trentaine de kilos de « frappe », de l’existence d’un camion pouvant contenir trois « mètres », mot utilisé pour désigner la tonne, de dizaines de milliers d’euros récupérés après une transaction, etc. Ces conversations interceptées ont également révélé que Brahim blanchissait l’argent issu du trafic de drogue en réalisant des investissements immobiliers.

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Les policiers ont pu tracer un transfert de 860 000 euros vers le Maroc où les deux frères posséderaient un ou deux appartements, un commerce et prévoyaient d’investir à Dakhla, dans le Sahara marocain. Entre mars 2022 et avril 2023, Brahim et Lhassam auraient gagné des millions d’euros, « voire dizaines de millions d’euros » dans ce trafic, selon les enquêteurs. Les deux frères disposaient de « vendeurs » et comptaient parmi leurs clients un « semi-grossiste » de Sartrouville (Yvelines) chez qui la police a saisi quelque 130 000 euros en espèces et trois grammes de cocaïne.

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