Les homosexuels marocains se révoltent contre les islamistes, et appellent à manifester

9 mai 2013 - 17h54 - Maroc - Ecrit par : Jalil Laaboudi

La communauté lesbienne, bi et trans francophone marocaine (LGBT) vient de lancer un appel à manifester au Maroc le 17 mai prochain à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, pour dénoncer, disent-ils, les violations dont ils seraient victimes au Royaume.

"L’homosexualité est naturelle et ne doit pas être criminalisée", plaident les gays et les lesbiennes marocains, estimant que l’homosexualité est l’un des "éléments constitutifs de leur identité sexuelle".

Les "LGBT" ont également appelé le ministre de la Justice Mustapha Ramid à abroger l’article 489 du code pénal, criminalisant l’homosexualité au Maroc, réclamant par la même occasion le droit à la visibilité médiatique sur les chaînes de télévision publiques.

Avant de sortir manifester dans la rue, les lesbiennes, gays, bi et trans du Maroc ont aussi lancé une cyber-campagne pour revendiquer la dépénalisation de l’homosexualité au Maroc, appelant le peuple marocain à les reconnaître dans leurs droits.

La semaine dernière, deux homosexuels ont été arrêtés après avoir été aperçus en train de s’embrasser dans un jardin public à Temara. Les deux hommes, dont un ingénieur d’Etat, sont poursuivis pour relation sexuelle contre nature. Les deux jeunes ont été placés à la prison de Salé dans l’attente de leur jugement.

Article 489 du code pénal marocain :

Est puni de l’emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200 à 1.000 dirhams, à moins que le fait ne constitue une infraction plus grave, quiconque commet un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Manifestation - Droits et Justice - Homosexualité Maroc - Mustapha Ramid - Ministère de la Justice et des Libertés

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Maroc : une série télévisée accusée de faire l’apologie de l’homosexualité

La série « 2 wjoh » (deux visages) aborde-t-elle l’homosexualité ? C’est en tout cas ce que semblent dénoncer de nombreux internautes sur les réseaux sociaux après la diffusion d’un extrait du teaser de la série qui sera diffusée tous les jours à 19h45...

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Maroc : de "paradis gay" à destination à risque pour les LGBTQ+ ?

Le Maroc est passé de « pays gay-friendly » à destination touristique moins sûre pour les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Il y existe toutefois une sorte de tolérance.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Les Marocains ne se marient plus

Au Maroc, le nombre de mariages a diminué de plus de 25 % au cours de la dernière décennie, tandis que le nombre de divorces ne cesse d’augmenter, selon les données du ministère de la Justice.