« Dans le cadre d’une bonne coopération, d’un bon voisinage et d’une responsabilité partagée, nous considérons que les 300 millions d’euros de soutien financier et 200 millions d’euros supplémentaires de soutien technique que l’UE a accordés au Maroc pour la période 2021-2027, sont bien en deçà de nos dépenses annuelles estimées à 427 millions d’euros », a déclaré Zerouali à EFE, précisant qu’« avec ou sans aide », le Maroc maintiendra ses efforts en matière de lutte contre l’immigration clandestine.
L’aide européenne a augmenté de près de 50 % par rapport à la précédente allocation reçue par le Maroc qui était de 346 millions d’euros sur la période 2014-2020. L’Europe est un « partenaire stratégique » du Maroc, a en outre ajouté le directeur de la migration qui assure que le royaume n’utilise pas la migration comme une arme politique, allusion faite à la crise migratoire de mai 2021 à Sebta. « Le Maroc est un État responsable […], il n’instrumentalise rien pour des raisons politiques. Ces accusations sont sans fondement », a-t-il insisté.
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À fin juillet, le Maroc a empêché 40 600 migrants d’entrer illégalement en Europe (soit 11 % de plus qu’en 2021), sauvé environ 7 000 migrants en mer et démantelé 124 réseaux de trafic de migrants. « Ces résultats concluants montrent qu’il y a eu une baisse des arrivées de migrants sur les côtes espagnoles, mais cela ne signifie pas que la pression a baissé », relativise Zerouali. Le responsable a en outre indiqué que les agents ont agi dans le respect des droits le 24 juin lors de l’assaut d’environ 2 000 migrants subsahariens à la frontière de Melilla, qui a fait au moins 23 morts selon les sources officielles marocaines.
« Ce qui s’est passé à Melilla est inédit en termes de volume et de niveau de violence des migrants. Cela montre que les flux migratoires de l’Algérie vers le Maroc sont importants. S’il n’y a pas de coopération sincère et de bonne foi entre les voisins, nous ne pouvons pas arrêter ces flux », a expliqué le responsable marocain qui a par ailleurs rassuré que le pays dispose de services de protection de l’enfant et de centres d’accueil pour la réintégration des mineurs non accompagnés en Europe.