Les 500 millions d’euros d’aide annoncés dépassent largement les 343 millions d’euros reçus précédemment par le Maroc pour renforcer les contrôles aux frontières et lutter efficacement contre l’immigration irrégulière, fait savoir El Pais, soulignant que cette augmentation du montant de l’aide est la preuve que le Maroc est un partenaire de plus en plus « important », non seulement de l’Espagne ou de la France, mais de l’ensemble des pays membres de l’UE.
« Ce montant donne une idée du degré d’ambition de Bruxelles », a confié une source crédible de l’UE. L’argent sera destiné à l’intégration et la protection des réfugiés vivant au Maroc, aux retours forcés, à la coopération policière et la lutte contre les mafias, selon des sources proches du dossier. En plus du Maroc, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie bénéficieront également de l’aide européenne, l’UE développant des plans d’action dans le domaine de la migration avec tous les pays d’Afrique du Nord, à l’exception de l’Algérie.
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Les négociations pour l’obtention de l’aide ont démarré depuis longtemps. Rabat est resté ferme sur ses exigences quant à la répartition des fonds. De son côté, Bruxelles a souhaité davantage d’engagements du Maroc, notamment en ce qui concerne le retour de ses ressortissants entrés irrégulièrement en Europe. Les 500 millions convenus ne couvrent en aucun cas les dépenses effectuées par le Maroc pour jouer son rôle de « gendarme » de l’Europe, et estimées à 435 millions par an, selon un rapport économique de l’UE.
L’Europe a suspendu en mai 2021 l’aide au Maroc après la crise migratoire de Sebta. « Personne ne peut faire chanter l’Europe », avait déclaré Margaritis Schinas, la vice-présidente de la Commission européenne. En revanche, le récent assaut de Melilla qui a fait au moins 23 morts pourrait amener l’UE à augmenter la cagnotte prévue pour le Maroc. « En matière de migration, nos voisins ont plus à gagner à travailler avec nous que contre nous », a assuré une source communautaire.