Inflation : le Maroc mieux loti que ses voisins

L’inflation annuelle dans la zone OCDE est en décélération. Elle a atteint 1,5% en décembre dernier. Tel est le constat dressé par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Ainsi, entre décembre 2007 et décembre 2008, les prix à la consommation se sont appréciés de 1,5% dans la zone OCDE, comparé à une hausse de 2,2% entre novembre 2007 et novembre 2008.

Quant à la variation mensuelle des prix à la consommation, elle a baissé de 0,5% entre novembre et décembre, après avoir baissé de 0,9% entre octobre et novembre.

Le recul de l’inflation est principalement dû à une baisse de 8,9% des prix à l’énergie au cours des douze mois précédant décembre, et ce après une baisse de 2,4% en novembre. Quant à la hausse en rythme annuel des prix à la consommation de l’alimentation, elle a été de 6% en décembre comparé à 6,2% en novembre. Hors alimentation et énergie, les prix à la consommation ont augmenté de 2% en glissement annuel en décembre, comparé à 2,2% en novembre 2008.

Dans la zone euro, la variation annuelle des prix à la consommation harmonisés (IPCH) était de 1,6% en décembre, comparé à 2,1% en novembre.

Du côté du Maghreb

La variation mensuelle était de -0,1% entre novembre et décembre après avoir baissé de 0,5% entre octobre et novembre. Hors alimentation et énergie, la hausse en rythme annuel des IPCH dans la zone euro était de 1,8% en décembre, comparé à 1,9% en novembre 2008.

En glissement annuel, les IPC nationaux ont progressé en décembre de 3,1% au Royaume-Uni, 2,2% en Italie, 1,2% au Canada, 1,1% en Allemagne et 1% en France.

Malgré la décélération de l’inflation au cours des derniers mois de 2008, les prix à la consommation dans la zone OCDE ont augmenté de 3,7% en moyenne entre 2007 et 2008 comparé à 2,5% entre 2006 et 2007. La hausse annuelle des prix à la consommation de l’énergie s’est établie à 12,4% entre 2007 et 2008. Au Maroc, l’inflation s’est élevée à 3,9%, au terme de l’année 2008, contre une moyenne de 1,8% pour les cinq dernières années qui la précèdent. La remontée constatée a été principalement du fait des produits alimentaires, dont le prix a progressé à raison de 6,8%.

Cependant, selon le HCP, l’inflation a été relativement bien maîtrisée, notamment grâce au système de compensation. Par ailleurs, le reflux de l’inflation, constaté au niveau des partenaires commerciaux du pays, ainsi que le retour des cours mondiaux à des niveaux raisonnables, devraient agir sur la détente des prix, essentiellement ceux des produits alimentaires. Le repli des produits hors frais, à cause de la baisse des prix agricoles sur le marché international, a participé au reflux de l’inflation alimentaire.

Les effets des hausses des produits alimentaires de base, survenues à l’automne dernier, se sont estompés à partir de septembre 2008, ce qui a contribué au recul de l’inflation. Le HCP table sur un maintien de cette situation pour le début de 2009. Globalement, le Maroc s’en tire mieux que ses voisins. Ainsi, en Algérie, le rythme d’inflation a atteint 4,4% en 2008 contre 3,5% en 2007, selon l’Office national des statistiques (ONS) algérien.

Cette variation est due notamment à une hausse importante des prix des biens alimentaires (+7,4%), avec +4,10% pour les produits agricoles frais et +10,8% pour les produits alimentaires industriels. Quant aux prix des produits manufacturés, ils ont augmenté de 1,20% alors que ceux des services ont progressé de 2,7%.

A l’exception de la baisse des prix de la pomme de terre (-23,4%), tous les autres produits du groupe alimentation s’étaient inscrits en hausse en 2008, dont essentiellement les huiles et graisses (+36,8%), café et thé (+27,7%), poissons frais (+19,4%), volaille, lapin et oeufs (+15,8%), fruits (+13%), légumes (+10,2%), lait, fromage et dérivés (+6,5%), pain et céréales (+2,6%).

En Tunisie, selon les données publiées récemment par l’Institut national de la statistique, l’indice des prix à la consommation familiale s’est établi à 5% en moyenne pour toute l’année 2008.

Le taux d’inflation s’est situé pour ce qui est du mois de décembre à 4,1%, ne progressant que de 0,4% par rapport au mois de novembre de la même année. C’est le secteur de l’énergie qui a enregistré le plus fort taux d’inflation en 2008, avec 12,7%. Il est suivi par le poste Alimentation (6,2%), l’habitation (5,8%), le transport (5,2%), l’entretien, hygiène et soins (4,6%), les loisirs et culture (2,9%) et enfin l’habillement (2,4%).

Il est important de noter que les pondérations effectuées en excluant de l’indice le poste Energie ont donné un taux final d’inflation se situant à 4,5%.

Source : L’Economiste - A. B.