Maroc : quand le Covid-19 tue la contrebande
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L’évolution inquiétante de l’informel sur le marché marocain préoccupe le Haut commissariat au plan (HCP) qui a présenté le 2 mars une étude sur les causes et conséquences de ce fléau qui gangrène l’économie marocaine. Cette enquête de l’institution révèle que le phénomène ralentit fortement le développement du pays.
Dans une étude intitulée « Le secteur informel au Maroc : principales caractéristiques et tendances d’évolution », le HCP indique que le volume total des emplois créés s’est élevée à 28,7 %, et sa contribution au PIB a atteint 11 %. Cette étude s’est basée sur les données des trois dernières enquêtes réalisées par le HCP (1999, 2007 et 2013). L’une des causes qui favorisent ce phénomène est la complexité du cadre institutionnel réglementaire, poursuit la même étude.
Selon le HCP, les créations d’unités de production informelles (UPI) ont investi les secteurs des services, notamment le transport, la communication et la restauration. Le principal vecteur de l’économie informelle demeure le commerce avec une part de 50,6 % des effectifs employés en 2013, rappellent les auteurs. Dans cette étude, le HCP a également relevé que la TVA reste la principale composante fiscale qui influence le secteur informel. Il a accusé « les chefs d’UPI qui s’approvisionnent en amont auprès de fournisseurs qui, eux-mêmes sous-déclarent ou travaillent dans l’informel. « Ceci leur permet d’acheter sans facture réglementée et donc d’échapper à la facturation en mode TVA », déplore la même étude.
Les ajustements du salaire minimum favorisent également le poids de l’informel. La même étude soutient qu’une hausse du SMIG signifie pour les entreprises (TPE et PME) qui ont du mal à porter des charges salariales pesant lourdement sur leur résultat net, une réduction d’effectifs ou de non-déclarations.
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