Selon les données publiées par le Haut-commissariat au plan (HCP) en février 2025, le Maroc compte 1,6 million de chômeurs, dont plus de 32 % de jeunes en milieu urbain. Pourtant, la majorité des entreprises de BTP (70 %) éprouvent des difficultés à recruter des ouvriers qualifiés. Une situation qui s’explique par l’inadéquation entre l’offre de travail et les exigences des travailleurs, en termes de salaires, d’indemnités ou de stabilité professionnelle.
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Le salaire journalier d’un ouvrier varie entre 150 et 180 dirhams, voire 200 dirhams pour les ouvriers expérimentés recrutés sur certains projets stratégiques. Ces salaires restent toutefois faibles par rapport au taux d’inflation qui a atteint 6,6 % en 2022, ce qui réduit le pouvoir d’achat de ces travailleurs qui font face à la hausse des coûts de transport, de logement et de restauration, et ce malgré les indemnités de 15 à 20 dirhams pour repas dont bénéficient certains, ou les primes de 50 à 100 dirhams le mois pour insalubrité ou utilisation d’outils perçus par d’autres.
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Selon une étude, cette précarité amène bon nombre d’ouvriers à retourner dans les villages pour participer aux travaux champêtres saisonniers, ce qui accentue le manque de main-d’œuvre dans les villes. Par ailleurs, 70 % des ouvriers du bâtiment n’ont pas de qualification professionnelle, ce qui affecte la qualité de leur travail et leur rendement.
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Pour pallier cette insuffisance de main-d’œuvre qualifiée, des experts recommandent d’améliorer les conditions de vie et de travail des ouvriers, en augmentant leurs salaires et indemnités, en investissant dans leur formation professionnelle pour améliorer leurs compétences et accroître la productivité.