L’éducation en prison, un défi pour les responsables marocains

21 février 2007 - 00h21 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le Maroc a demandé l’aide d’un responsable des Nations-Unies pour traiter les options d’éducation et de formation dans les prisons du pays. Les prisonniers marocains se voient offrir la possibilité d’apprendre un métier ou de poursuivre leur éducation.

Le Maroc a demandé l’aide d’un expert de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) pour l’aider à traiter les problèmes de l’éducation en prison, dans le cadre des efforts visant à former et à réintégrer les prisonniers dans la société.

Marc De Mayer, expert auprès de l’Institut International de de l’UNESCO à Hambourg, en Allemagne, est arrivé la semaine dernière au Maroc. Ses recommandations consistent à considérer les besoins en matière d’éducation dans les prisons comme ceux dans les écoles ordinaires. Il a expliqué que la responsabilité du traitement dans les prisons incombe à l’Etat, qui doit préparer la sortie des prisonniers.

La population carcérale au Maroc est de 80 000 personnes, réparties dans 59 prisons, dont beaucoup sont surpeuplées.

M. De Mayer estime que la chose la plus importante consiste non pas à éduquer les prisonniers, mais à leur permettre de préparer eux-mêmes leur réintégration dans la société. L’amélioration des conditions doit être utilisée par les enseignants comme une motivation pour l’apprentissage, et pour rendre leur séjour en prison plus supportable. Il s’est également dit partisan de la création de bibliothèques devant être un forum de rencontres et d’échange entre enseignants et prisonniers.

Assia El Ouadie, membre de la Fondation Mohammed VI pour la réintégration des prisonniers, estime que l’éducation des détenus est une tâche urgente. Elle affirme que toutes les difficultés concernant la formation professionnelle dans les prisons ont maintenant été surmontées et que c’est dans le domaine de la formation continue qu’un certain nombre de problèmes ont vu le jour.

Les prisonniers au Maroc ont le choix de poursuivre leur éducation et de passer un diplôme d’enseignement secondaire ou supérieur, ou d’apprendre un métier. Depuis 2001, 30 000 détenus ont ainsi profité des avantages offerts par ces options de formation.

Jamal Khellaf, directeur des affaires scolaires, de la coordination et des études interdisciplinaires, a indiqué à Magharebia que la population carcérale est si mobile qu’il s’avère difficile d’adapter les programmes à ses besoins. Il indique que le Ministère de l’Education s’est penché sur le problème depuis deux ans, en partenariat avec la direction de l’administration pénitentiaire. Un petit groupe de ministères travaille à améliorer les conditions des détenus, comme la mise à disposition de manuels et d’équipements sportifs.

Leur initiative la plus récente consiste à prévoir des activités pour répondre aux besoins des prisonniers les plus jeunes.

"Nous nous sommes aperçus que les prisonniers ne peuvent recevoir la même formation que les autres personnes. Ce n’est tout simplement pas possible. Nous voulons que nos efforts restent sélectifs et spécifiques", affirme M. Khellaf.

Mohamed Abdennabaoui, directeur de l’administration pénitentiaire, espère que les Marocains changeront d’attitude à l’égard des prisonniers, pour faciliter leur éducation et leur réintégration dans la société. Il reconnaît qu’il reste encore beaucoup à faire, mais se dit favorable au nouveau rôle que les prisons jouent ces dernières années pour former les prisonniers, en vue de leur donner les mêmes chances qu’aux autres.

Magharebia - Sarah Touahri

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Education - Prison - Formation

Ces articles devraient vous intéresser :

Naïma Samih : son fils en colère

Chems-Eddine Belkaid fils de la chanteuse marocaine défunte Naïma Samih, menace d’engager des poursuites judiciaires contre les organisateurs de concerts – hommage à sa mère sans son accord préalable.

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Écoles privées au Maroc : mauvaise nouvelle pour les parents

Mauvaise nouvelle pour des parents d’élèves au Maroc. Des écoles privées prévoient d’augmenter encore leurs frais de scolarité à la rentrée prochaine.

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Maroc : WhatsApp banni pour la Gendarmerie royale

Suite à la décision de justice annulant un procès-verbal dressé via WhatsApp, la Gendarmerie royale a invité les commandements régionaux, casernes, centres et patrouilles au respect strict des textes en vigueur et à éviter d’envoyer tout document via...

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.