À Bordeaux, la musique aide un SDF marocain à « survivre »
Depuis un an à Bordeaux, un SDF marocain joue de la musique pour survivre dans la rue. Il garde toutefois l’espoir de trouver un emploi pour sortir de la misère.
Photo : Cristobal Castro - El Pais
Lahcen Achmine, un Marocain de 46 ans, est aujourd’hui un infirmier en première ligne contre le Covid-19 à Terrassa (Barcelone) et dirige une entreprise multinationale de jouets. Avant son arrivée en Espagne, il était bénévole pour des actions sociales et gérait une entreprise de construction au Maroc.
Le jeune homme, originaire de Meknès, avait été pris en photo il y a 16 ans par Cristóbal Castro, un photojournaliste d’El País, alors qu’il faisait une grève de la faim pour exiger la régularisation de sa situation. Les deux se sont croisés récemment dans la rue. « Je n’oublierai jamais le froid que j’ai traversé cette nuit-là », déclare Achmine qui se rappelle de son arrivée à Rome il y a un peu plus de 17 ans, où il est resté neuf jours pour assister à un séminaire de volontariat international avant de rejoindre Barcelone.
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« Plusieurs personnes étaient prêtes à prendre jusqu’à 12 000 euros pour nous faire un pré-contrat qui nous permettrait de régulariser notre situation et bénéficier de la sécurité sociale », se souvient-il. Un montant trop élevé pour un étudiant. C’est ainsi que lui et une vingtaine d’autres migrants se sont enfermés au siège de l’Université polytechnique de Catalogne à Terrassa pour observer une grève de la faim pendant une vingtaine de jours. C’était en 2005. À l’époque, l’affaire avait fait grand bruit et ils avaient obtenu le soutien des agents de santé, des ONG, des syndicats, des religieux, des hommes politiques et des journalistes.
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Lahcen raconte au photojournaliste son parcours. Après la grève de la faim, il avait travaillé pendant deux ans dans un centre d’appels, tout en enseignant le catalan et l’espagnol dans différentes écoles de langues. « Ils ont refusé mes papiers… Les démarches sont très longues ici : jusqu’en 2007, je ne les ai pas obtenus », déplore-t-il. Cette année-là, il obtient ses papiers et est recruté dans l’entrepôt d’une entreprise multinationale de jouets où il a travaillé comme simple agent avant d’être promu à un poste plus important jusqu’en 2019.
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Puis, il a décidé d’intégrer le corps des infirmiers, comme ses frères dont « l’un exerce dans une unité de soins intensifs au Maroc et l’autre, infirmier militaire ». L’année dernière, il a obtenu son diplôme d’infirmier, après cinq années d’études. Fin 2019, il a été recruté en tant qu’assistant à la Mutuelle Terrassa où il a vacciné un nombre incalculable de personnes. Plus tard, Lahcen Achmine souhaite décrocher un doctorat en gestion hospitalière.
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