L’Unicef s’inquiète pour les mineurs marocains à Sebta
Face à la situation critique que vivent les mineurs marocains non accompagnés entrés à Sebta en mai dernier, l’Unicef a insisté auprès de l’Espagne pour l’adoption de mécanismes...
Aymane Esbai, un Marocain de 19 ans, a réalisé son rêve de rejoindre l’Espagne et de poursuivre ses études. Comme lui, de nombreux jeunes maghrébins fuient leur pays à la recherche d’un meilleur avenir en Europe.
Pour ces mineurs étrangers non accompagnés (MENA), quitter leur pays d’origine est la solution pour espérer un avenir meilleur. « Au Maroc, peu importe votre niveau d’études, vous n’avez pas de travail. Je connais beaucoup de gens dans mon pays qui ont étudié toute leur vie et se sont retrouvés sans emploi au Maroc », explique Youcef Hamek, un Algérien de 19 ans qui réside à Majorque depuis deux ans et demi. Il a séjourné dans un centre de mineurs à son arrivée en 2018 et a très tôt appris l’espagnol et suivi un cours de nettoyage de machines. Il vient de finir sa formation en entrepreneuriat, rapporte Ultima Hora.
À lire : Le rêve brisé des migrants en France
Quant à Aymane Esbai, 19 ans, un Marocain de la ville de Nador, il a traversé la frontière avec sa mère pour rejoindre Melilla. Il a passé deux ans dans un centre de mineurs dont il garde un mauvais souvenir, avant de décider de se rendre à Majorque pour poursuivre ses études et réaliser son rêve de devenir médecin. À son arrivée sur l’île en 2020, il a appris l’espagnol et suit actuellement une formation professionnelle d’Infirmier auxiliaire et de médecine.
« À 15 ans, j’avais déjà en tête de partir en Europe le plus tôt possible. J’ai demandé de l’argent à mon frère et je suis parti en bateau avec 16 autres personnes à bord », raconte pour sa part Oubida Brik, un autre Algérien de 19 ans. Actuellement, Oubida vit dans un appartement de la Fondation Shambhala et Youcef, dans un appartement de l’association GREC Majorque, tous deux sont des centres d’hébergement d’émancipation. Aymane, lui, réside encore dans la maison familiale, en attendant d’emménager dans un appartement. « Je veux être riche et aider mes parents », confie-t-il.
À lire : Les migrants au Maroc doivent apprendre l’arabe pour s’intégrer (vidéo)
Les trois jeunes migrants dénoncent toutefois les actes de racisme et de xénophobie dont ils font l’objet au quotidien. « Il y a beaucoup de gens qui nous jugent, qui disent “voilà les Maures qui veulent tout nous prendre” et ce n’est pas vrai. Pour arriver en Espagne j’ai beaucoup souffert. C’est une vie que je ne souhaite à personne. Et des partis comme Vox mentent aux Espagnols sans nous connaître », déplore Aymane. Et à Youcef d’ajouter : « Quand je suis arrivé à Majorque, je ne m’attendais pas à voir ça. Ici, ils jugent, ils m’ont attaqué parce que je suis musulman, pour ma culture ». « Nous sommes tous frères et nous devons nous respecter les uns les autres », soutient Aymane qui croit en la fraternité.
Aller plus loin
Face à la situation critique que vivent les mineurs marocains non accompagnés entrés à Sebta en mai dernier, l’Unicef a insisté auprès de l’Espagne pour l’adoption de mécanismes...
De nombreux hommes et de femmes originaires d’Afrique du Nord choisissent d’immigrer en France via l’Espagne, au péril de leur vie, à la recherche d’un avenir meilleur. Une fois...
Plus de 18 000 mineurs non accompagnés dont des Marocains ont disparu ces trois dernières années en Europe. C’est ce que révèle une enquête réalisée par le collectif de...
Samir Faranji, 20 ans, est un jeune marocain qui a immigré en Espagne à l’âge de 17 ans. Aujourd’hui, il utilise les médias sociaux, notamment YouTube, pour faire connaître les...
Ces articles devraient vous intéresser :