L’histoire d’Ayoub : du Maroc à Vigo, après « l’enfer » de Sebta

13 décembre 2021 - 09h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Il y a un an et demi, Ayoub, 16 ans, a quitté le Maroc pour rejoindre Ceuta où il a passé des jours à errer dans la rue, avant d’être pris en charge dans un centre de migrants. Depuis juillet dernier, il vit à Vigo où il se construit un meilleur avenir.

Aujourd’hui âgé de 17 ans, Ayoub a très vite appris l’espagnol à son arrivée à Ceuta. Il fait partie des mineurs étrangers non accompagnés (MENA) qui ont été transférés en juillet dernier du centre d’accueil de Ceuta à Vigo. « Dans mon pays, je ne pouvais rien faire. Il n’y avait pas de travail, il n’y avait pas d’avenir, je devais partir », a-t-il confié à Atlantico.

Le jeune homme raconte son parcours difficile. « Vous traversez la frontière, et vous vous retrouvez seul, vous ne connaissez personne… », précise-t-il, se rappelant des jours passés à dormir à la belle étoile. Il garde aussi un mauvais souvenir de son séjour dans le centre de Ceuta. « Là-bas, on n’avait pas plus de trois minutes pour prendre notre douche et il n’y avait pas de vêtements », a déploré le jeune homme.

À lire : Exemples d’intégration réussie de mineurs marocains en Espagne

Il dit se sentir « beaucoup mieux » à Vigo où il a été transféré en juillet avec d’autres mineurs. Il vit désormais dans un centre de l’association Berce et a déjà commencé par « chercher du travail » pour gagner de l’argent et aider ses frères et sœurs restés au Maroc. Pour le moment, il suit des cours de mécanique. Malgré les difficultés du moment, Ayoub préfère rester en Espagne. « Je ne retournerai pas au Maroc », a-t-il déclaré.

Les responsables du centre de Berce confirment qu’il est un jeune homme respectueux et déterminé. « C’est une personne introvertie, mais il suit les règles », explique Noelia Turnes, responsable du centre Berce. Dans quelques semaines, Ayoub aura 18 ans et devrait quitter le centre, mais il est possible de prolonger le délai en fonction de la situation de chaque mineur, précise la responsable qui assure que les mineurs bénéficient d’une prise en charge intégrale.

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