Des mineurs marocains dans une situation déplorable à Ceuta
Des mineurs marocains qui se trouvent toujours dans l’enclave espagnole de Ceuta subissent des traitements inhumains. Ils sont victimes de racisme et d’agressions en tout genre.
Hassan (nom d’emprunt), un jeune Marocain de 17 ans, est l’un des 20 migrants mineurs de Ceuta transférés à Galicia. Il est arrivé à Ceuta il y a un peu plus de six mois, après avoir nagé pendant 12 heures en provenance de Tétouan. Il s’inquiète pour son avenir.
À son arrivée à Ceuta, Hassan a été arrêté et placé avec d’autres centaines de migrants mineurs dans le centre de La Esperanza. Aujourd’hui, il fait partie des 20 mineurs que le gouvernement central a envoyés à Galice pour « soulager » la ville autonome qui a été envahie par des migrants les 17 et 18 mai, provoquant une crise migratoire avec le Maroc.
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Hassan réside dans une maison à Vigo, gérée par la fondation Faibén. « J’ai quitté le Maroc pour construire ma vie. Je veux juste travailler et aider ma famille », explique-t-il à elDiario.es. À La Esperanza, il vivait avec d’autres mineurs dans des chambres où ils pouvaient atteindre 16 personnes et ils sortaient à peine dans la rue. « Les conditions sont meilleures ici à Vigo, il n’y a pas autant d’enfants », se réjouit Hassan.
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Le jeune Marocain, arrivé à Vigo le 30 juin, est décrit par ses nouveaux éducateurs comme un jeune très travailleur, collaboratif et respectueux, mais aussi très réservé. « Ce qui nous préoccupe, c’est l’avenir et la régularisation de la situation » de ces jeunes, indique Angel Martínez Puente, assistant social et fondateur de Faibén qui souhaite qu’Hassan fasse des études en cuisine. Mais il n’a pas de papiers, ni de permis de séjour ni de travail. « Il veut s’intégrer. Il travaille dur », admet-il.
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Hassan aura 18 ans en janvier prochain et devra malheureusement quitter le centre, à moins que l’administration de Galice ne lui accorde une prorogation. Mais il ne saurait en bénéficier puisqu’il n’a pas de papiers. « C’est le serpent qui se mord la queue. C’est un problème structurel que l’État doit aborder en urgence et de manière structurelle et politique » pour faciliter la vie aux migrants, fait observer Martinez Puente. Hassan quant à lui, est préoccupé par son avenir. Chaque jour, il demande combien de temps il lui reste pour obtenir ses papiers. « A 17 ans, avec une maturité nettement supérieure à celle des autres pensionnaires de Galice, il veut surtout savoir ce qui va se passer », souligne Carmen Zamora, une autre assistante sociale du centre. « Nous lui disons tous les jours ce qui va se passer le lendemain. Il est très important qu’il le sache », estime pour sa part Martinez Puente.
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