Les migrants mineurs, protégés par l’État qui les prend en charge dans les centres à leur arrivée, tombent dans l’illégalité une fois qu’ils atteignent la majorité. A 18 ans, ils sont contraints de quitter ces centres et deviennent pour la plupart des SDF et des sans-papiers. « Le ministère de l’Inclusion, de la sécurité sociale et des migrations, il y a plus d’un an, a promis de revoir la réglementation sur l’immigration afin de faciliter la transition vers la majorité à tous les mineurs étrangers non accompagnés, en leur accordant le permis de séjour et de travail après l’âge de 18 ans. Actuellement, la réforme est en attente d’approbation par le Conseil des ministres », a indiqué SOS Racisme qui a lancé mardi une campagne sur les réseaux sociaux « pour faire entendre la voix des mineurs » et exiger une mise en œuvre rapide de la réforme.
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Selon l’avocat de l’association, Mikel Mazkiaran, le fait que la Cour suprême ait fixé dans le règlement les droits de paiement pour le renouvellement de leurs permis de séjour à 2 000 euros par mois, a mis les mineurs dans une situation compliquée. « Il semble que la procédure de modification du règlement est actuellement arrêtée. Quelles que soient les raisons, il est nécessaire et urgent qu’elle aboutisse, car les mineurs sont laissés pour compte », a-t-il expliqué.
Mohamed El Ghadoui est un Marocain qui est arrivé à Motril en 2019 à l’âge de 16 ans. Il a laissé toute sa famille au Maroc pour se construire un meilleur avenir en Espagne. A ce jour, il n’a toujours pas de permis de séjour et de travail. Mohamed raconte que les débuts étaient « très difficiles ». « Vous êtes sous le choc, vous êtes seul et ne savez pas par où commencer. Finalement, je suis allé voir la police qui, après vérification de mon identité, m’a conduit dans un centre de mineurs que j’ai dû quitter à l’âge de la majorité », a-t-il déclaré.
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« A 18 ans, le Conseil provincial cesse de vous soutenir parce qu’il estime que vous pouvez vous débrouiller seul, mais c’est idiot. J’allais renouveler mon titre de séjour mais ils ne me l’ont pas accordé et je n’ai pas l’autorisation de travailler », ajoute Mohamed qui réside actuellement dans un appartement à Altza avec cinq autres garçons et deux tuteurs.
Son compatriote, Aboubakr El-Hachloufi, 23 ans, se trouve dans la même situation. « Il y a 7 ans, j’ai décidé de venir du Maroc pour avoir une vie comme tout le monde, un bon avenir. Mais à 23 ans, je n’ai ni permis de séjour, ni emploi, et aucun revenu. Je vis dans l’appartement d’un ami à Donostia », raconte-t-il. « Ils nous rendent les choses très difficiles », déplore-t-il.