Une jeune sahraouie rejoint l’Espagne pour échapper à un mariage forcé
Condamnée à se marier à un homme qu’elle n’aime pas, une jeune sahraouie a réussi à s’échapper. Elle a rejoint Barcelone avec des papiers illégaux.
Certaines pratiques traditionnelles continuent de résister au temps dans des pays arabes et musulmans comme le Maroc, au point que le mariage peut voler en éclats après la nuit de noces. Les femmes en paient le lourd tribut.
Bon nombre de femmes vivent mal leur nuit de noces en raison des pesanteurs sociologiques. La femme doit garder sa virginité avant le mariage dans plusieurs pays arabes et musulmans. Le média britannique BBC est allé à la rencontre de certaines d’entre elles.
Contre vents et marées, Somayya* s’était mariée à Ibrahim* qu’elle aimait tant. Seulement, elle était à mille lieues d’imaginer que sa nuit de noces allait la faire déchanter à tout jamais. "Avec empressement, et sans lui donner le temps de reprendre son souffle, son nouveau mari s’est mis à pénétrer son hymen dès qu’il le pouvait, prétendant que son amour pour elle justifiait son empressement", relate-t-on.
Âgée de 23 ans à l’époque, la jeune confie avoir coopéré, malgré son épuisement. "Nous pensions en savoir beaucoup l’un sur l’autre, mais tout est passé par la fenêtre quand "aucun signe de virginité n’est apparu", raconte-t-elle. Lorsque le gynécologue déclara le lendemain que l’hymen de Somayya était épais et ne pouvait se rompre après un accouchement naturel, son mari a poussé un ouf. Seulement, la jeune femme s’était résolue à divorcer ; un divorce qu’elle n’a pas obtenu jusqu’à quitter la Syrie, en juin dernier, pour l’Europe.
Tout comme Somayya, Jumanah* avait vécu un cas similaire. "Il a fermé la porte et nous a dit de nous dépêcher, car les anciens de la famille attendaient la vérification. C’était absolument horrible. (…) Malgré ma douleur physique et ma détresse émotionnelle, la seule préoccupation de mon mari était cette tache de sang. (…) Je n’ai pas saigné cette nuit-là, alors mon mari a brisé le silence de la nuit en hurlant : "Il n’y a pas de sang !", raconte-t-elle. Après 20 ans de conflit conjugal, elle mit fin à son mariage, puis s’installa à Bruxelles avec ses enfants. Jumanah, 45 ans, confie vivre désormais heureuse, car elle a pu divorcer de son mari et de la société qui ne la traitait pas du tout équitablement.
*prénoms d’emprunt
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