Maroc/ Covid-19 : quand l’encombrement des lits d’hôpitaux augmente le nombre de décès

17 octobre 2020 - 23h30 - Maroc - Ecrit par : J.K

La difficulté d’accès aux soins due à l’encombrement des lits dans les hôpitaux, est la raison fondamentale de la hausse du nombre de décès du Covid-19 au Maroc. Mais, ce tableau est aussi la conséquence de la levée du confinement et d’une lenteur notée chez les patients, à se présenter dans un centre de santé, pour une prise en charge rapide.

Le nombre de décès explose dans le royaume à cause de la difficulté d’accès aux soins, explique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, rappelant que depuis le mois d’août, les statistiques quotidiennes données par le ministère de la Santé affichent une recrudescence des cas et surtout de décès, à raison de 35 à 49 morts du Covid-19. Cette situation s’explique par l’augmentation des cas graves, nécessitant une prise en charge. Très vite, les hôpitaux sont dépassés ; les lits sont encombrés.

Le cas de l’hôpital Moulay Youssef à Casablanca, est assez illustratif, avec au 14 octobre, 525 cas, dont une soixantaine sous intubation. Moins il y a de lits disponibles, plus l’accès des malades graves aux soins devient difficile. La conséquence, le nombre de décès explose.

Le retard dans la prise en charge des malades serait également une raison de l’augmentation des décès, a indiqué Driss Habachi, expert à l’Institut Pasteur de Casablanca. Nombreux sont les malades, notamment, souffrant de maladies chroniques ou âgés, qui arrivent aux soins généralement une semaine après l’infection. Assez tard, pour une bonne prise en charge, à base du protocole de soins classique, a noté le spécialiste.

Pour le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, le professeur Azzedine Ibrahimi, le nombre élevé de décès, serait également, la conséquence de la levée du confinement.

Bien que pour le moment, le Maroc reste en ligne par rapport à l’échelle mondiale, le virus continue de faire des cas critiques, et les hôpitaux ne cessent de déborder. Ce qui appelle l’engagement absolu de chacun, dans le respect des gestes barrières pour freiner sa propagation, a déclaré Mouad El Mourabit, coordonnateur du centre national d’opérations d’urgence en santé publique.

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