Brahim Ghali est retourné en Algérie
Brahim Ghali, leader du Polisario admis d’urgence en Espagne le 18 avril après avoir contracté le Covid-19 a quitté l’hôpital San Pedro de Logroño, mardi 1ᵉʳ juin vers 21h30....
Le Maroc a contraint l’avion du gouvernement algérien, qui était censé assurer le retour de Brahim Ghali en Algérie après sa comparution, à faire demi-tour en plein vol.
Brahim Ghali a comparu 1ᵉʳ juin par visioconférence devant le juge Santiago Pedraz de la Cour nationale, pour les chefs d’accusation de torture, viol, enlèvement et violation de droits de l’Homme, avant de quitter l’Espagne quelques heures plus tard pour l’Algérie. Au départ, l’intention du leader du Front du Polisario était d’échapper à la justice espagnole et de quitter le pays en toute impunité. L’avion qui devait assurer le retour de Ghali, a quitté la base militaire de Boufarik, à seulement 35 kilomètres au sud-ouest de la capitale algérienne, avec un plan de vol secret. Aucune donnée sur l’origine, la vitesse ou l’altitude, encore moins la destination de cet aéronef ne figure dans les bases du système de surveillance ADS-B. Mais les autorités espagnoles étaient informées de son arrivée à l’aéroport d’Algoncillo, situé non loin de l’hôpital San Pedro de Logroño où Ghali a été admis.
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L’Espagne a informé le Maroc du départ de Ghali dans un avion médical de la présidence algérienne. Un acte jugé « inacceptable » par le Maroc qui considère que le leader du Front Polisario devait quitter l’Espagne comme un étranger et non comme un chef d’État. Après cette remarque du Maroc, l’Espagne a demandé à l’Algérie d’annuler ce vol, mais « l’avion vole déjà », ont répondu les autorités algériennes. Conséquence, l’avion se voit refuser l’entrée dans l’espace aérien espagnol, au niveau de l’île de Formentera, par le Centre de contrôle (ACC) de Palma de Majorque. À la demande du Centre, l’avion a fait demi-tour et est retourné en Algérie.
L’Espagne propose alors à l’Algérie d’envoyer un avion médicalisé civil pour récupérer Ghali dès la fin de sa comparution. Mais l’Algérie ne dispose pas d’un tel appareil. L’Espagne opte finalement pour Airlec, une prestigieuse compagnie française d’aéroambulance. Pendant ce temps, le Maroc, qui avait réussi à faire retourner l’avion algérien, a aussi exigé que le départ de Ghali soit relayé dans les médias. L’Espagne et l’Algérie, pratiquement dos au mur, acceptent cette condition. Et puis, mardi vers minuit, le radar de contrôle aérien signale la présence d’un avion ARL915 en provenance de l’aéroport de Bordeaux pour une destination non renseignée sur le signal ADS-B. Il a finalement atterri à l’aéroport de Pampelune, d’où il est reparti avec à bord le chef du Polisario.
Ghali a quitté l’Espagne après 44 jours d’hospitalisation. Sa présence sur le sol espagnol a provoqué une grave crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne.
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