Maroc : le dilemme de la pastèque

30 novembre 2023 - 11h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

À Tata, des lobbies exercent des pressions sur les autorités locales pour que reprenne la culture des pastèques interdite depuis la grave sécheresse de 2022. Ce fruit contribuerait fortement au stress hydrique observé dans le sud-est du pays.

Les lobbies seraient formés par un parlementaire, soutenu par un grand agriculteur à Tata, propriétaire d’une entreprise qui commercialise des systèmes d’irrigation, fait savoir le quotidien arabophone Al Akhbar. Après la tenue d’une réunion avec d’autres agriculteurs de la région pour la mise en place d’une coordination devant faire pression sur les autorités locales, plusieurs actions ont été déjà menées pour exiger la reprise de la culture des pastèques. On peut citer la mobilisation de femmes de plusieurs douars et un sit-in de protestation contre l’interdiction de cette culture.

À lire : Des villes marocaines interdisent la culture de la pastèque et du melon

Il y a un an, un arrêté préfectoral avait été pris pour réguler la culture des pastèques. La culture de la pastèque rouge a été interdite, car ce fruit contribuerait fortement au stress hydrique observé dans le Sud-est du pays. Le même arrêté interdit également tous les travaux d’agrandissement ou d’approfondissement de puits déjà autorisés, le recours à des cultures qui consomment énormément d’eau, la surexploitation des nappes phréatiques, la suspension des octrois de nouvelles autorisations pour le creusement des puits, ainsi que la lutte contre le transfert d’eau depuis des creux ou des puits clandestins déjà existants.

À lire :Les habitants de Tata vent debout contre la culture de la pastèque

Les autorités locales ont en outre mis en place des équipes de contrôles spécialisés pour veiller au strict respect de ces dispositions.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Agriculture - Tata

Aller plus loin

Les pastèques deviennent un luxe au Maroc

Les pastèques connaissent une hausse vertigineuse de leurs prix au Maroc, suscitant l’inquiétude parmi les consommateurs. Alors qu’elles étaient traditionnellement vendues à un...

Maroc : la pastèque, victime des restrictions d’eau

Le Maroc a maintenu les mesures restrictives sur les cultures consommatrices d’eau. En premier, la pastèque dont la culture est interdite dans plusieurs villes et régions du...

Les habitants de Tata vent debout contre la culture de la pastèque

Les habitants de la ville de Tata affichent leur opposition à la culture de la pastèque parce qu’elle assèche les nappes phréatiques et les met en difficulté en période de...

Sécheresse au Maroc : appel à arrêter la culture de l’avocat et de la pastèque

En cette période de sécheresse sévère et de risque de stress hydrique au Maroc, le mouvement Maroc environnement 2050 demande « l’arrêt immédiat » de la culture de certains...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : l’huile d’olive devient un luxe

Au Maroc, le prix de l’huile d’olive augmente fortement. En cause, la sécheresse et les vagues de grande chaleur qui ont touché la production de ce petit fruit indispensable aux saveurs des mets des Marocains.

Trop chère, les Marocains diminuent leur consommation d’huile d’olive

Le marché de l’huile d’olive subit de plein fouet les conséquences de la sécheresse qui sévit au Maroc et la hausse des prix à l’international. La baisse de la production d’olive liée au faible rendement a entrainé une flambée du prix et, par...

Maroc : une croissance paradoxale entre exportations et importations d’avocats

Alors que le Maroc produit de plus en plus d’avocat, devenant l’un des principaux fournisseurs en Europe, la part des importations continuent de croître.

Maroc : des stations de dessalement pour sauver l’agriculture

Le ministère marocain de l’Agriculture a adopté le dessalement de l’eau de mer à des fins d’irrigation. Dans cette dynamique, le département de Mohamed Saddiki a prévu la construction de nouvelles stations de dessalement dans certaines zones agricoles.

Maroc : 3,7 milliards de dirhams de subventions au secteur agricole

Le gouvernement maintient son soutien au secteur agricole. Cette année, 3,7 milliards de dirhams de subventions seront affectés au secteur, pour un investissement global de 7,4 milliards de dirhams.

Le Maroc fait un important don d’engrais à Saint-Vincent-et-les Grenadines

Le Premier ministre Ralph Gonsalves a annoncé que le Maroc fera un important don d’engrais à Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

Le Maroc limite la production de pastèque

Face à la pire sécheresse qu’il connaît depuis quatre décennies, le Maroc prend des mesures pour réglementer la production de pastèques qui nécessite une importante quantité d’eau.

Maroc : appel pressant des exportateurs de légumes

Les associations de producteurs et exportateurs de fruits et légumes appellent le gouvernement d’Aziz Akhannounch à autoriser la reprise des exportations.

France : les prix des tomates cerises marocaines résistent à l’inflation

Malgré la flambée des prix des denrées alimentaires, due à l’inflation, les tomates, produites au Maroc gardent leurs prix inchangés. De quoi susciter l’interrogation de certains professionnels.

Après les tomates, le Maroc « inonde » l’Europe de poivron

Après la tomate, le poivron. Le Maroc confirme de plus en plus sa place d’exportateur de poivron, notamment vers l’Europe, avec une forte augmentation de 45 % des exportations ces dernières années.