Maroc : des villes interdisent la culture de pastèques

6 décembre 2023 - 14h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

L’assèchement des sources d’eau et la baisse du niveau de la nappe phréatique poussent le gouverneur de la province de Tinghir à interdire la culture des pastèques sur son territoire. Ce fruit consomme énormément d’eau.

Pas de culture de pastèques rouges et jaunes tout au long de la saison agricole 2023-2024. Ainsi a décidé le gouverneur de la province de Tinghir qui a pris un arrêté dans ce sens. L’objectif c’est de rationaliser l’utilisation des ressources hydriques à cause de la raréfaction des pluies. Cet arrêté s’appuie sur les dispositions de la décision ministérielle n°1323.22, conjointement signée par le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, et le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, fixant les modalités d’octroi de la subvention pour l’aménagement hydro-agricole dans les exploitations agricoles, fait savoir le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia. Dans son article 6, il est précisé que les cultures les plus hydrivores, concernant l’irrigation localisée sont exclues.

À lire : Maroc : le dilemme de la pastèque

L’arrêté du gouverneur de Tinghir s’appuie aussi sur une décision conjointe, officialisée le 22 septembre 2022 par une signature entre des responsables désignés au ministère de l’Agriculture et au ministère délégué chargé du Budget concernant les cultures d’avocatiers, de pastèques rouges ainsi que des nouvelles plantations d’agrumes qui ne sont plus éligibles à une subvention à l’irrigation localisée.

À lire : Les habitants de Tata vent debout contre la culture de la pastèque

À Tata, les habitants avaient affiché leur opposition à la culture de la pastèque parce qu’elle assèche les nappes phréatiques et les mets en difficulté en période de sécheresse et de crise hydrique. Un arrêté préfectoral avait été alors pris pour interdire cette culture, mais aussi tous les travaux d’agrandissement ou d’approfondissement de puits déjà autorisés, le recours à des cultures qui consomment énormément d’eau, la surexploitation des nappes phréatiques, la suspension des octrois de nouvelles autorisations pour le creusement des puits, ainsi que la lutte contre le transfert d’eau depuis des creux ou des puits clandestins déjà existants. Mais des lobbies exercent des pressions sur les autorités locales pour que reprenne la culture.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Agriculture - Tinghir

Aller plus loin

Maroc : des champs de pastèques et de melons détruits

Les autorités de la commune de Zagora ont procédé à la destruction des champs de pastèques et de melons dont la superficie dépasse celle fixée par le gouverneur de la province...

Des villes marocaines interdisent la culture de la pastèque et du melon

Le wali de la région de Guelmim-Oued Noun a décidé d’interdire la culture de la pastèque et du melon sur le territoire de la province de Guelmim. Ceci, en raison de...

Pourquoi la culture de la pastèque a-t-elle été limitée à Zagora ?

Pour faire face à la pénurie d’eau, le gouverneur de la province de Zagora a pris des mesures urgentes, touchant certaines cultures, dont la pastèque.

Sécheresse au Maroc : appel à arrêter la culture de l’avocat et de la pastèque

En cette période de sécheresse sévère et de risque de stress hydrique au Maroc, le mouvement Maroc environnement 2050 demande « l’arrêt immédiat » de la culture de certains...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc en guerre contre la cochenille

Au Maroc, le ministère de l’Agriculture a mis en place des mesures pour limiter la propagation de la cochenille, un insecte ravageur des cultures de cactus.

Pastèque et sécheresse : le casse-tête marocain

Faut-il continuer à produire de la pastèque rouge qui nécessite une importante quantité d’eau et épuise les sols, alors que le Maroc connaît la pire sécheresse depuis quatre décennies ? La question divise les producteurs, exportateurs et...

Les agriculteurs bretons dénoncent « l’invasion » de la tomate marocaine

Une action d’étiquetage a été lancée le vendredi 2 juin 2023 par les producteurs de tomates d’Ille-et-Vilaine et la FDSEA 35, pour dénoncer les tomates importées du Maroc.

Le Maroc contraint de réorienter sa production agricole

Face à la sécheresse et au stress hydrique d’une part, et à l’inflation d’autre part, le gouvernement marocain est contraint de revoir sa politique agricole et alimentaire pour garantir l’eau et le pain.

Couverture sociale : un prêt de 3,1 MMDH de la BAD au Maroc

Le Maroc et la banque africaine de développement (BAD) ont signé deux accords de prêt pour le financement d’un projet de céréaliculture et la généralisation de la couverture sociale, portant sur un montant de plus de 3,1 milliards de dirhams.

Le groupe marocain OCP renforce son soutien aux agriculteurs africains

Dans un contexte marqué par la flambée des prix des denrées alimentaires au niveau international, l’Office chérifien des phosphates (OCP) a décidé d’intensifier ses efforts pour soutenir les agriculteurs africains. 4 millions de tonnes (Mt) d’engrais...

Maroc : les agriculteurs rattrapés par l’impôt

Au Maroc, les petits agriculteurs exploitants agricoles exonérés d’impôts réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, doivent désormais remplir une déclaration de revenus, a récemment rappelé la Direction générale des impôts (DGI).

Maroc : les prix des fruits et légumes atteignent des sommets

Au Maroc, les prix des fruits et légumes continuent d’augmenter et de peser sur le budget mensuel des Marocains en raison notamment des exportations.

Maroc : la quête d’autosuffisance en dattes face aux défis climatiques

Le Maroc est le septième producteur mondial de dattes, avec un volume de 170 000 tonnes par an. Toutefois, des défis restent à relever pour le développement de la filière et satisfaire la demande nationale.

Les objectifs ambitieux du Maroc pour la culture de dattes

Le Maroc a des objectifs ambitieux pour la culture des dattes. Il entend notamment atteindre une production annuelle de 300 mille tonnes d’ici 2030 et se donne les moyens pour sa concrétisation.