Maroc : l’écart de richesse atteint un nouveau sommet

26 février 2025 - 14h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Depuis 2019, les écarts sociaux se sont davantage creusés entre les zones urbaines et rurales au Maroc, révèle l’enquête nationale sur le niveau de vie des ménages 2022-2023.

Menée par le Haut-commissariat au plan (HCP), cette enquête relève des disparités profondes de revenus entre les zones rurales et urbaines, sachant que le revenu annuel moyen par ménage est de 89 170 dirhams. Alors qu’en zone urbaine, ce revenu a atteint 103 520 dirhams, il a chuté à 56 047 dirhams en milieu rural, note l’étude, soulignant les inégalités marquantes entre ces deux zones, du point de vue économique et en termes d’emploi, d’éducation et d’infrastructures.

À lire : Maroc : niveau de vie en hausse, mais une fracture sociale qui s’élargit

D’après l’enquête du HCP, 72 % des ménages marocains gagnent un revenu inférieur à la moyenne nationale. Un taux qui confirme le niveau de vie encore très bas de la majorité de la population et une concentration de la richesse dans les mains d’une minorité, analyse L’Économiste. En zone urbaine, les salaires font 36,4 % des revenus, et seulement 29,5 % en zone rurale. Cette différence est due à la prédominance de l’informel et de l’agriculture en milieu rural où les revenus sont irréguliers et moins élevés.

L’étude met également en évidence un creusement des écarts sociaux, notant un rapport de 7,1 entre les revenus les plus élevés et les plus bas, en hausse par rapport à 2019 où un ratio de 6,2 était enregistré. Des mesures sont envisagées pour réduire ces inégalités et promouvoir la justice sociale et une croissance plus inclusive. Parmi elles, l’augmentation du salaire minimum et la régularisation des emplois informels figurent en bonne place.

Cette solution permettra d’améliorer la situation des ménages à faibles revenus. Des réformes structurelles doivent être également engagées dans les secteurs de l’agriculture et des services, où l’informel est prédominant, afin d’améliorer les conditions de travail et la rémunération. Pour soutenir les ménages les plus vulnérables, l’extension de la couverture sociale et la généralisation de l’assurance maladie s’avèrent nécessaires.

À lire : Maroc : hausse du niveau de vie

La réduction durable des inégalités devrait aussi passer par la création d’entreprises et la dynamisation du marché du travail. Dans ce sens, l’État pourrait accorder des incitations fiscales, faciliter l’accès au financement et accompagner les jeunes entrepreneurs. En outre, les autorités devraient revoir leurs politiques publiques en priorisant des secteurs stratégiques tels que l’innovation technologique, l’économie verte et l’industrialisation locale, pour réduire les écarts territoriaux et garantir une meilleure redistribution de la richesse.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Haut Commissariat au Plan (HCP) - Emploi - Enquête

Aller plus loin

Maroc : la consommation des ménages a du mal à repartir

Moteur de la croissance, la reprise de la consommation des ménages est hypothétique malgré un petit rebond à la fin du confinement. Les dépenses des ménages se sont établies à...

Maroc : niveau de vie en hausse, mais une fracture sociale qui s’élargit

Entre 2014 et 2022, le niveau de vie des Marocains a connu une amélioration notable, relève le Haut-commissariat au plan (HCP), notant une nette progression entre 2014 et 2019...

Qualité de vie : le Maroc loin derrière selon un classement international

Le Maroc fait partie des pays où la « qualité de vie » est des moins acceptables, selon un classement réalisé par le site américain CEOWORLD Magazine.

Maroc : hausse du niveau de vie

Le niveau de vie au Maroc a augmenté à un taux annuel de 2,7 % entre 2013 et 2019, contre 3,6 % entre 2007 et 2014, indique le Haut-commissariat au Plan (HCP).

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : la croissance économique s’accélère

Le Maroc a enregistré une croissance économique de 4,1 % au quatrième trimestre 2023, contre 0,7 % au cours de la même période de 2022, révèle le Haut-commissariat au plan (HCP).

La Banque mondiale analyse en détail le tourisme marocain

Le tourisme représente environ 7 % du PIB et génère plus de 500 000 emplois directs, soit environ 5 % de la population active marocaine. C’est ce qui ressort du dernier rapport de la banque mondiale sur la situation économique du Maroc.

Le Maroc à la recherche de ses cerveaux parmi les MRE

Conscient de l’importance de sa diaspora, le Maroc accentue ses efforts pour attirer les compétences marocaines résidant à l’étranger.

Tourisme : le Maroc affiche ses ambitions

Lentement mais sûrement, le Maroc fait un grand pas vers la concrétisation de son ambition d’accueillir 26 millions de visiteurs d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 17,5 millions de touristes et la création de 200 000 emplois d’ici 2026.

Statut d’auto-entrepreneur au Maroc : après l’euphorie, le flop ?

Lancé en 2015, le statut auto-entrepreneurs semble ne plus être une solution à l’informel et au chômage. Le bilan en est la parfaite illustration.

Maroc : après un fort rebond, l’économie devrait ralentir en fin d’année

L’économie marocaine, après un troisième trimestre 2024 en fanfare, devrait connaître un léger ralentissement de sa croissance au cours des prochains mois. C’est ce qu’indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son dernier rapport.

Economie marocaine : les prévisions du HCP pour 2025

Le Haut-commissariat au plan (HCP) a publié mercredi les principaux points du budget 2025. On y apprend entre autres que la croissance économique du royaume devrait s’établir à 3,8 % cette année.

Les Marocains boudent le statut d’auto-entrepreneur

Malgré les incitations à l’auto-entreprenariat, les chômeurs préfèrent chercher un emploi salarié, révèle Bank Al-Maghrib (BAM) dans un récent rapport.

En fin de compte, les fonctionnaires marocains (très) bien payés

Le gouvernement marocain a revu à la hausse les salaires des fonctionnaires et agents de l’État. Younès Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, est porteur de cette bonne nouvelle.

Coupe du monde 2030 : un pari risqué pour le Maroc ?

L’organisation de la Coupe du monde 2030 par le Maroc, conjointement avec l’Espagne et le Portugal, ne suffira pas pour résorber le chômage endémique et relancer l’économie du royaume, a déclaré l’analyste économique Mohammed Jadri, alertant sur le...