On ne comprendra jamais les raisons pour lesquelles certains ont recours à ce geste de désespoir qu’est le suicide. La société marocaine fait de plus en plus face au phénomène. Les hommes le font généralement par pendaison, tandis que les femmes, moins brutales, préfèrent absorber des médicaments, indique ouest-france.fr
Meryeme Bouzidi Laraki est la présidente de l’association "Sourire de Réda", basée à Casablanca. Elle connaît la douleur que ressentent ceux dont les proches choisissent le suicide comme solution. L’association porte le nom de son fils qui s’est donné la mort, à l’âge de 13 ans. "Nous étions la première famille au Maroc à parler ouvertement du suicide. Nous voulions permettre aux mineurs, filles ou garçons, de ne pas rester isolés ou dans la détresse".
Mais quelles sont les raisons qui poussent les Marocaines à passer à l’acte pour que leur nombre soit aussi élevé ? "C’est peut-être des dépressions sévères, mais aussi des violences conjugales. Il y a également le cas de mères célibataires, tombées enceintes hors mariage, et qui ne veulent pas garder leur bébé", indique la militante. À cela s’ajoute la perte de confiance en soi et en l’avenir.
Malgré ces ravages, le sujet fait office de tabou au Maroc, étant donné que l’Islam condamne le suicide. C’est surtout vrai dans les milieux urbains, précise Meryeme Bouzidi Laraki. En ville, "un suicide a tellement de conséquences sur l’image, la famille et la réputation".
Le suicide, selon la militante, est devenu un sujet d’intérêt public au Maroc. "Nous avons un besoin réel d’une stratégie nationale de prévention ", conclut-elle.