Près de la moitié des jeunes Marocains ne font pas confiance aux partis politiques

2 juillet 2021 - 06h40 - Maroc - Ecrit par : J.K

45 % des jeunes marocains n’accordent pas leur confiance aux partis politiques. C’est ce que vient de confirmer un sondage qui fait savoir qu’ils sont très nombreux à n’appartenir à aucun des 34 partis qui participent aux élections qui auront lieu dans les tout prochains mois.

À l’issue d’une étude réalisée dans le cadre de la préparation de sa thèse doctorale en droit public, le chercheur Mustapha Taj est parvenu à démontrer que sur un échantillon composé de 1189 jeunes en milieu urbain et 308 jeunes en milieu rural, âgés entre 18 et 40 ans et dont 76,5 % ont un niveau universitaire, seulement un quart des sondés sont actifs en politique. Un autre quart suit attentivement les affaires politiques du royaume. Ainsi, parmi les sondés, 54,7 % s’intéressent ou sont actifs en politique. Mais à l’approche des élections, seulement 30,7 % des jeunes questionnés envisagent y participer.

En ce qui concerne les 70 % restants, 44,7 % des 1516 sondés ont indiqué qu’ils ne faisaient pas confiance aux partis politiques, tandis que 63,4 % déclarent n’appartenir à aucun parti politique. Un manque de confiance qui explique le grand nombre d’abstention des électeurs lors des dernières élections. Ces jeunes, pour la majorité, réclament de l’État un système éducatif performant, des aides dans l’entrepreneuriat ou dans la création d’emplois dans la fonction publique. Les prochaines élections ne présagent rien de bon aux yeux des jeunes sondés. Celles-ci d’après eux, n’apporteront aucun changement, mais démontreront une fois encore le fossé entre promesses de développement et réalisations.

Toutefois, 3 % des jeunes ont préféré travailler dans la société civile pour prendre part au développement politique du pays, tandis que 12,5 % pensent que la protestation dans la rue peut aboutir au changement. Pour 44 % des jeunes, la participation politique est indispensable pour les jeunes, tandis que 44,7 % affirment être méfiants parce qu’ils n’auraient pas trouvé le bon parti politique bien que le royaume compte environ 34 partis politiques.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Partis politiques - Elections - Jeunesse

Aller plus loin

Les jeunes Marocains se disent malheureux

Une grande majorité des jeunes marocains ne sont pas ou sont peu satisfaits de leur vie, et 68,2 % d’entre eux sont tentés par l’émigration.

Les Marocains font confiance à leurs institutions

Au Maroc, les indicateurs de confiance aux institutions se sont révélés tous en hausse. 69 % des Marocains affirment avoir confiance dans le gouvernement et 52 % d’entre eux se...

Les jeunes marocains veulent créer leur propre parlement

En lançant le "parlement de la jeunesse", les jeunes Marocains espèrent améliorer la tolérance et renforcer l’intérêt dans la politique. Les partisans de cette initiative...

Les jeunes au Maroc : de la désaffection au désenchantement

A l’approche des élections, tous les leaders vous l’assureront, main sur le cœur et des trémolos dans la voix : la jeunesse marocaine est inscrite en tête de leur priorité, la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les MRE pas près de voter

Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.

Pufa, la "cocaïne des pauvres" qui déferle sur le Maroc

Pufa, la « cocaïne des pauvres » s’est installée progressivement dans toutes les régions du Maroc, menaçant la santé et la sécurité des jeunes. Le sujet est arrivé au Parlement.

Maroc : quand l’achat des voix s’invite dans les élections

Au Maroc, certains présidents de commune, candidats à leur succession à l’occasion de la session d’octobre, sont accusés d’avoir commencé à acheter les voix de certains élus pour garantir leur réélection.

Une campagne pousse les jeunes Marocains à prier

De jeunes Marocains ont lancé une campagne numérique pour inciter leur génération à cultiver une vie de prière, soulignant l’importance de celle-ci dans la pratique de leur foi musulmane.

TikTok, vecteur de débauche au Maroc ?

De nombreux Marocains continuent d’appeler à l’interdiction de TikTok, dénonçant la publication par les jeunes de contenus violents ou à caractère sexuel sur cette application qui, selon eux, porte atteinte aux valeurs du royaume.

Maroc : le débat sur l’interdiction de TikTok s’invite au parlement

Plusieurs députés marocains appellent à l’interdiction de TikTok au Maroc. Ils s’inquiètent de la qualité des contenus publiés sur ce réseau social chinois qui, selon eux, constitue un danger pour la jeunesse.

Interdire ou réguler TikTok ? Le Maroc cherche la solution

Menacé d’interdiction aux États-Unis et en Europe, TikTok est de plus en plus décrié dans le monde. Au Maroc, des voix continuent d’appeler à l’interdiction de l’application chinoise. Mais plutôt que de l’interdire, des experts appellent à encadrer son...

"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé...