Polygamie : le Maroc veut en finir avec le contournement de la loi
Le Maroc veut durcir la procédure d’octroi de l’autorisation de polygamie, afin de contrecarrer les projets des hommes qui continuent de ruser pour avoir une deuxième femme. Une...
L’ancien ministre de la Justice, Mustapha Ramid, a mis en garde contre l’augmentation des « mariages secrets » au Maroc, attribuée au rejet des demandes de polygamie par les juges.
Lors d’une conférence à Meknès, il a affirmé que la polygamie est devenue difficilement accessible en raison de conditions très strictes, nécessitant des raisons exceptionnellement valables et une capacité financière suffisante pour un tel engagement.
S’appuyant sur un rapport du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire publié en janvier, Ramid a révélé que le nombre de demandes de polygamie était en augmentation, avec 3117 demandes en 2017, 3590 en 2019 et près de 20 000 au cours des cinq dernières années. Cependant, selon le rapport, les tribunaux n’ont approuvé que 39 % de ces demandes, en rejetant 60 %. Face à ces statistiques, Ramid a exprimé son inquiétude, se demandant ce que les demandeurs rejetés ont décidé de faire par la suite.
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Évoquant les implications de ces rejets, le PJDiste a déclaré que les couples concernés pourraient avoir déjà effectué des cérémonies traditionnelles, échangé des cadeaux et s’être engagés de diverses autres manières. En cas de refus de leur demande par les juges, il a posé la question de savoir ce qu’ils font ensuite, suggérant la possibilité qu’ils poursuivent leurs relations dans un cadre non officiel, sans protection juridique pour les femmes ou les hommes impliqués.
L’ancien ministre a suggéré la nécessité de réfléchir sérieusement à cette question, mettant en garde contre l’imitation des politiques occidentales qui interdisent la polygamie mais permettent d’autres formes de relations multiples, y compris celles entre personnes de même sexe. Il a insisté sur le besoin pour l’État de suivre ceux dont les demandes ont été refusées, notant que leur décision de se marier « dans l’ombre » crée un problème sociétal. Pour Ramid, la polygamie représente seulement 0,66 % de tous les mariages, accusant les « laïcs et les modernistes » de susciter des problèmes sans fondement.
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