Polygamie : le Maroc veut en finir avec le contournement de la loi

9 novembre 2022 - 17h20 - Maroc - Ecrit par : S.A

Le Maroc veut durcir la procédure d’octroi de l’autorisation de polygamie, afin de contrecarrer les projets des hommes qui continuent de ruser pour avoir une deuxième femme. Une plateforme sera bientôt lancée dans ce sens.

Le ministre de la Justice veut sonner le glas des pratiques frauduleuses. Lors de la discussion du budget sectoriel de son ministère devant la commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants, Abdellatif Ouahbi a indiqué que de nouvelles restrictions seraient imposées dans la procédure d’octroi de l’autorisation de polygamie, après la numérisation de la situation familiale des citoyens, rapporte le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia. Cette numérisation passera par le lancement fin décembre prochain d’une plateforme digitale. Cette dernière permettra de suivre, avec précision, les cas des mariages et des divorces à partir de la date de la demande d’autorisation de polygamie jusqu’au décès de l’intéressé, afin d’éviter toute pratique frauduleuse d’une part, et de lutter contre le phénomène du contournement de la loi et de protéger les droits des enfants et des femmes, d’autre part.

À lire : Maroc : utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie

« Parfois, on découvre après le décès du mari qu’il était marié à plusieurs femmes sans qu’elles n’en soient au courant. C’est pour éviter de telles situations qui portent atteinte aux ayants droit que l’on a décidé de durcir les conditions d’octroi de l’autorisation de remariage quand l’intéressé en fait la demande pour la deuxième fois », a indiqué le ministre, soulignant que « l’octroi de l’autorisation de polygamie ne serait valable qu’une seule fois, car si le demandeur en réclame une autre, il devra reprendre le processus depuis le début ». « Il devra donc se représenter devant le juge qui le soumettra à une procédure spéciale pour connaître les raisons de sa demande et savoir s’il est marié ou divorcé. Cette restriction vise à mettre fin au phénomène de l’utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Lois - Polygamie - Abdellatif Ouahbi - Ministère de la Justice et des Libertés

Aller plus loin

Une influenceuse marocaine défend la polygamie et choque le web

Hind Massaad, une créatrice de contenu marocaine vivant en Allemagne, a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux après avoir publié sur YouTube une vidéo dans laquelle...

Agadir : un MRE arrêté pour polygamie

Un Marocain résidant en France a été arrêté pour s’être remariée avec une jeune femme demeurant dans la région de Taliouine, sans l’autorisation de son épouse.

Avec 200 dirhams par jour, il obtient le droit à un second mariage

Un vendeur de poissons à Casablanca a été autorisé, la semaine dernière, à vivre avec ses deux femmes sous le même toit. Le juge d’instruction près le tribunal de première...

Maroc : des "mariages secrets" faute de polygamie ?

L’ancien ministre de la Justice, Mustapha Ramid, a mis en garde contre l’augmentation des « mariages secrets » au Maroc, attribuée au rejet des demandes de polygamie par les juges.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les taxis refusant des clients seront sanctionnés

Les chauffeurs de taxi qui refusent de transporter les usagers sont désormais dans le viseur du ministère de la Justice. Ce dernier prévoit de qualifier ce refus comme un délit ou une infraction. Une nouvelle qui réjouit les clients, mais met en...

Abdellatif Ouahbi accusé par les salafistes d’atteinte à l’islam

La réforme du Code de la famille passe mal chez les salafistes. Prêcheurs et imams de mosquées sont en colère contre le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi.

Couples non mariés et hôtels au Maroc : vers la fin des abus ?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lance un avertissement aux hôtels qui exigent des documents non autorisés notamment un certificat de mariage des couples marocains.

Réforme du Code pénal au Maroc : un ancien prédicateur salafiste à la rescousse

L’ancien prédicateur salafiste, Abdelwahab Rafiki, plus connu sous le nom d’Abou Hafs, est dorénavant conseiller du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, selon une source proche du ministère.

Les Marocaines paieront aussi la pension alimentaire à leurs ex-maris

Au Maroc, les femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint pourraient avoir à verser une pension alimentaire (Nafaqa) à ce dernier en cas de divorce, a récemment affirmé Abdellatif Ouahbi, le ministre de la Justice.

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Les Marocaines pénalisées en cas de divorce ?

Des associations féminines sont vent debout contre la réforme d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, imposant aux femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint de verser une pension alimentaire à leurs ex-maris après le divorce.

Maroc : présenter un acte de mariage dans les hôtels c’est fini

L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel au Maroc pour les couples aurait été annulée. Cette décision survient après la colère du ministre de la Justice, Adellatif Ouahbi.

Le Maroc s’inquiète de « l’influence croissante des homosexuels »

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), s’est exprimé une fois de plus sur l’homosexualité. Au Maroc, les pratiques homosexuelles restent punies par la loi.

Mariage des mineurs au Maroc : des chiffres qui font froid dans le dos

Au Maroc, le chemin vers l’éradication du mariage des mineurs reste encore long et parsemé d’embûches. De quoi inquiéter le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui plaide pour des mesures législatives plus strictes.