Le Maroc menace le secteur automobile espagnol

20 novembre 2022 - 22h30 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le Maroc s’impose comme un concurrent majeur de l’industrie automobile espagnole et particulièrement celle d’Aragon où le secteur, devenu le fer de lance de l’économie régionale, emploie plus de 25 000 personnes.

Avec l’investissement de plus de 300 millions d’euros de Stellantis dans son usine à Kenitra afin de doubler sa capacité de production et lancer la plateforme de la voiture électrique, le géant de l’automobile veut renforcer sa présence dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique. La multinationale prévoit de fabriquer un million de véhicules thermiques par an dans la région d’ici 2030, année à partir de laquelle ces véhicules ne pourront plus être produits en Europe, rapporte El Periodico de Aragon.

Le secteur automobile est très développé au Maroc. Près de 250 entreprises, d’une capacité de production d’environ 700 000 véhicules par an et quelque 220 000 emplois animent ce secteur. Le constructeur Renault par exemple a ouvert une usine à Tanger, et Stellantis s’est aussi installée et a commencé sa production en juin 2019. La société chinoise BYD pourrait aussi bientôt lancer des véhicules électriques depuis sa base au Maroc.

À lire : Le Maroc reste leader de l’industrie automobile en Afrique

Mais le Maroc ne constitue pas la seule menace du secteur automobile espagnol et aragonais. Cette semaine, Trox, le fabricant allemand de systèmes de climatisation, a licencié 19 des 248 agents qui composent l’effectif de son usine aragonaise pour défaut d’accord avec le syndicat sur la convention collective. Le groupe a aussi annoncé le transfert d’une ligne de production d’aluminium vers une nouvelle usine au Maroc.

Aragon a déjà vécu cette situation avec le secteur du câblage, qui générait plus de 2 000 emplois lorsque Delphi était considérée comme le fleuron de l’industrie à Belchite et Tarazona. Mais au fil des ans, l’activité s’est déplacée principalement vers le Maroc où les conditions sont favorables à l’investissement et la main-d’œuvre est disponible et moins chère. Le royaume dispose aussi de ports stratégiques comme Tanger Med.

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