Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?
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Des personnalités marocaines appellent le gouvernement marocain qui est en pleins préparatifs de la réforme du Code pénal à la dépénalisation des relations sexuelles hors mariage et de l’avortement, l’obligation pour le père de reconnaître l’enfant né d’une relation extra-conjugale, la primauté des sanctions financières sur l’incarcération pour le délit de blasphème, l’abolition de la peine de mort, etc.
Asma Lambaret, 62 ans, essayiste féministe et médecin et sept autres personnalités (juristes et médecins) ont rédigé un texte collectif de 85 pages dans lequel sont consignées des propositions pouvant faire évoluer le corpus législatif au Maroc. Dans un entretien au magazine panafricain Jeune Afrique, Asma Lambaret a expliqué que l’idée de rédiger ce texte collectif part du « constat d’un décalage devenu de plus en plus évident entre les normes juridiques et les profondes transformations sociétales. » Pour étayer son argumentation, elle évoque « certains textes de loi du Code de la famille de 2004, inégalitaires et discriminatoires envers les femmes », qui « sont devenus obsolètes par rapport à la Constitution de 2011, qui consacre la pleine égalité entre femmes et hommes dans son article 19. » « Le discours du roi Mohammed VI du 30 juillet 2022 a conforté ce constat et a été un véritable catalyseur de ce travail de réflexion collectif », a ajouté l’essayiste féministe.
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Asma Lambaret se dit persuadée que les propositions du collectif ont une chance d’être prises en compte. « Le gouvernement actuel, composé de trois grands partis, dispose d’une majorité politique confortable qui lui permet de conduire de vraies réformes, aussi bien celle du Code pénal que celle du Code de la famille. Le gouvernement se doit d’être à la hauteur de ce moment historique et des attentes sociales, d’autant que ces réformes sont fortement encouragées au plus haut sommet de l’État. Nous pensons que nos propositions ont une chance d’être écoutées, voire prises en compte, puisqu’elles vont dans le sens de la consolidation du choix démocratique opéré par le Maroc. » L’objectif du collectif, dira-t-elle, c’est de promouvoir les libertés fondamentales – notamment la protection de la famille – « comme un principe universel indissociable du processus démocratique et ce dans le respect des constantes fédératrices du pays. »
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