Le Maroc s’apprête à acheter le TGV français

21 octobre 2007 - 11h51 - France - Ecrit par : L.A

Le Maroc devrait signer en début de semaine prochaine avec la France un accord pour la réalisation d’une ligne de train à grande vitesse (TGV), à l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy, un succès à l’international qui pourrait compenser un échec de l’avion de combat Rafale. "Les deux pays doivent signer lundi à Marrakech un accord sur (une) ligne à grande vitesse", a indiqué une source marocaine sous le couvert de l’anonymat. Les modalités pratiques de cet accord seront précisées ultérieurement par les deux capitales, a-t-elle ajouté.

Des experts marocains et français ont été chargés depuis un mois d’étudier la faisabilité du projet de cette ligne ferroviaire française à grande vitesse au Maroc", a précisé cette source.

Une source française proche du dossier avait indiqué auparavant que les deux pays s’apprêtaient à signer un accord, sans fournir de détails.

De son côté, le fabricant du TGV, le groupe français Alstom, dont le PDG Patrick Kron doit accompagner Nicolas Sarkozy lors de sa visite prévue de lundi à mercredi, s’est refusé à tout commentaire. Selon le site internet de l’Express, le TGV relierait Tanger (nord) à Marrakech (sud), distantes de plus de 500 km. La première tranche porterait sur un montant d’environ 1,8 milliard d’euros pour un projet total évalué à 3 milliards et une mise en service prévue entre 2012 et 2015.

Le contrat reliant les deux Etats, les chemins de fer français (SNCF) et marocains (ONCF) et des fournisseurs, dont Alstom, serait accordé de gré à gré, c’est-à-dire sans appel d’offres, affirme aussi le site de l’hebdomadaire.

Interrogée, la SNCF a également refusé de commenter mais a précisé que la présidente de la compagnie nationale, Anne-Marie Idrac, serait aussi du voyage présidentiel.

Jeudi, le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, avait indiqué que des contrats commerciaux pourraient être signés entre la France et la Maroc lors de la première visite du chef de l’Etat dans le royaume chérifien. "La France est le premier fournisseur et le premier client du Maroc. Un certain nombre de contrats seront signés, nous l’espérons, Inch’Allah", avait-il déclaré.

Si elle devait se concrétiser, la vente du TGV au Maroc pourrait apparaître comme une compensation à un échec du Rafale que la France ne parvient pas à exporter. En fin de semaine dernière, son fabricant Dassault espérait encore engranger au Maroc son premier contrat à l’exportation, en estimant que les négociations étaient dans une phase "politique". Rabat n’a encore rien annoncé mais la presse marocaine et française affirme déjà que le Maroc a choisi le F-16 américain plutôt que l’avion français.

La vente du TGV serait également un succès pour Alstom, qui n’a pour le moment exporté le TGV qu’une seule fois hors d’Europe, en Corée du Sud. Il s’apprête toutefois à le vendre à l’Argentine car le groupe français est désormais le seul candidat en lice pour réaliser la ligne Buenos Aires-Cordoba (700 km).

Selon la presse marocaine vendredi, Nicolas Sarkozy évoquera lors de sa visite d’Etat avec le roi Mohammed VI non seulement le dossier du TGV mais aussi celui de la centrale nucléaire de Safi (350 km au sud de Rabat sur la côte Atlantique).

AFP - Julie Charpentrat

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