Les Marocains accrochés à leurs traditions dans l’affaire du certificat de mariage

4 août 2024 - 09h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Au Maroc, la levée de l’exigence d’un certificat de mariage dans les hôtels ne fait toujours pas l’unanimité. Selon un récent sondage, deux tiers des Marocains se disent insatisfaits de la levée de cette mesure.

Seuls 14 % des sondés s’opposent à la demande des hôtels de présenter des contrats de mariage, révèle un sondage réalisé par le Groupe Sunergia. À l’inverse, 72 % des Marocains approuvent cette mesure comme un moyen de préserver ce qu’ils considèrent comme les valeurs de la société et les traditions culturelles. Quant aux 14 % restants des sondés, ils n’ont pas d’opinion claire sur cette question.

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Lors d’une session de la Chambre des Conseillers en mais dernier, Abdellatif Ouahbi s’était opposé aux exigences des hôtels. Exiger un certificat de mariage ou tout autre document sans mandat légal des couples marocains comme condition pour leur attribuer une chambre d’hôtel est une pratique illégale et une atteinte à la vie privée, avait-il fustigé. « Je recherche depuis 20 ans un fondement pour cette pratique, mais j’en ai trouvé aucun », avait assuré Ouahbi, lançant un avertissement à quiconque exigerait des documents non autorisés des citoyens. Cette déclaration du ministre avait suscité diverses réactions au sein de la société marocaine. Certains Marocains l’ont critiquée, estimant qu’elle encourage ce qu’ils ont qualifié de « corruption » et de « déclin moral », tandis que d’autres l’ont saluée comme une étape vers le renforcement des libertés individuelles et le refus de la tutelle sur la moralité des individus.

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Le sondage réalisé par Sunergia a par ailleurs abordé la question du séjour d’une femme dans un hôtel de la ville où elle réside. Le ministre de la Justice avait jugé discriminatoire et injustifiable par la loi le fait que certains hôtels exigent des femmes qu’elles fournissent un certificat prouvant qu’elles ne résident pas dans la ville où elles souhaitent réserver une chambre d’hôtel. 49 % des sondés affichent leur opposition, tandis que 42 % la soutiennent, et 8 % n’ont pas d’opinion claire.

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