Marocains exploités en France : promesses de papiers contre 10 000 euros

16 mai 2025 - 07h00 - France - Ecrit par : P. A

Un réseau d’exploitation de saisonniers marocains a été démantelé dans le Tarn-et-Garonne. Trois personnes, dont deux femmes, ont été arrêtées.

Les trois suspects ont été interpelés entre le 12 et le 14 mai 2025, lors d’une opération de l’antenne toulousaine de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM), menée dans le cadre d’une enquête ouverte fin 2023, sous la supervision du parquet de Montauban. Le réseau bien structuré recrutait, via une société de prestations de services agricoles, des saisonniers marocains qu’il exploitait dans des fermes agricoles locales, sans titres de séjour ni droits sociaux, fait savoir La Dépêche.

À lire : Dans le Tarn-et-Garonne, des Marocains exploités

Cette organisation criminelle faisait « illégalement entrer et demeurer en France, sous statut de travailleur saisonnier, des individus contraints de verser de fortes sommes (10 000 euros) en échange d’une arrivée dans l’Hexagone et de promesses non honorées de titre de séjour et de contrat de travail », précise le procureur de la République de Montauban, Bruno Sauvage, dans un communiqué.

Les saisonniers, des personnes en situation de grande précarité, sont recrutés depuis le Maroc. Une fois en France, ils sont envoyés dans des fermes agricoles locales où ils sont exploités. « Les victimes, une fois sur place, étaient laissées à elles-mêmes, contraintes d’accepter des conditions de travail précaires et sans droit. Aucune des promesses faites depuis le Maroc ne se réalisait », détaille le procureur. Pas moins de 30 saisonniers marocains ont été victimes de ce réseau.

À lire : Des Marocains exploités en France

Les perquisitions effectuées ont permis la saisie de près de 20 000 euros en liquide, ainsi que de bijoux et d’avoirs répartis sur plusieurs comptes bancaires. Deux des trois suspects ont été placés sous contrôle judiciaire, en attendant leur procès devant le tribunal correctionnel de Montauban, le 4 octobre prochain. Ils sont poursuivis pour des faits d’exécution de travail dissimulé, emploi d’étrangers sans autorisation de travail, aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers, escroquerie et abus de confiance.

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