Les masques sont bien efficaces contre le coronavirus, révèle une étude

20 mai 2020 - 18h00 - Monde - Ecrit par : G.A

Ils sont nombreux à se demander si les masques de protection contre le coronavirus, dont le port est obligatoire dans de nombreux pays comme le Maroc, sont vraiment efficaces. Une récente étude de l’université de Hong kong s’est penchée sur la question et apporte des réponses claires et précises.

60 à 75 % de transmission en moins grâce à de simples masques chirurgicaux. Ce sont là les déclarations du professeur Yuen Kwok-Yung, du département des maladies infectieuses de la faculté de médecine et l’un des premiers à attirer l’attention sur le virus. Baptisée "Hamsters masqués", l’étude a été menée sur 45 hamsters et montre que l’efficacité du port du masque contre la pandémie de coronavirus est significative. Il faut dire que Yuen Kwok-yung fait partie des plus ardents partisans du masque de protection et estime qu’il est l’élément "le plus important" dans la lutte contre la pandémie.

C’est donc pour prouver sa position sur le port du masque, qu’il a réalisé des tests sur des hamsters. Pour ce faire, des chercheurs de son laboratoire ont placé un groupe d’animaux infectés et un autre en bonne santé dans deux cages séparées. Des masques chirurgicaux FFP1 ont été étendus sur certaines cages, une soufflerie projetant l’air de la cage des malades vers celle des hamsters sains. Sans masque, les deux tiers des hamsters sains étaient infectés en une semaine. Avec un masque sur la cage des hamsters sains, un tiers seulement était infecté. Avec un masque sur la cage des animaux infectés, le taux d’infection tombe à 15 % parmi les hamsters. Mieux, tous les hamsters sont désormais guéris. Il déduit de ce fait qu’une "grande partie des personnes infectées ne présentent pas de symptômes. En conséquence, le port universel du masque est vraiment important", conclut-il.

Toutefois, Benjamin Cowling, professeur à l’école de santé publique de l’université de Hong kong, et auteur d’une étude approfondie publiée en avril, sur l’efficacité du masque sur les coronavirus saisonniers (comme celui du rhume), appelle à la prudence devant une étude dont les résultats n’ont pas été officiellement rendus publics. "Cette étude utilise de petits animaux plutôt que des humains, et il n’est pas certain que l’infection se répandrait de la même manière chez l’homme. Mais cela reste une étude importante", ajoute-t-il. Il poursuit en appelant à la prudence sur le fait que "les masques donnent une protection totale" ; mais "il est mieux d’en porter que de ne pas en porter", précise Benjamin Cowling.

Cependant, le professeur de l’université de Hong kong met en garde contre ceux qui voudraient faire des masques la panacée de la lutte contre la pandémie. Selon lui, la plus grande stratégie ayant permis à l’Asie de sortir du gouffre de la propagation du coronavirus est de "tester, d’isoler les malades, de retracer et de mettre en quarantaine". Par ailleurs, il met l’accent sur la distanciation sociale utilisée dans la plupart des régions d’Asie pour réduire la transmission.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Etude - Recherche

Aller plus loin

Le Maroc veut développer la recherche biomédicale

Le gouvernement veut promouvoir la recherche médicale. À ce titre, un nouveau projet de décret relatif à la mise en œuvre des dispositions de la loi N°28-13 portant sur la...

Maroc/covid-19 : plus de 624 000 arrestations pour non port de masque

Le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb a déclaré lundi à Rabat que 624 543 personnes ont été arrêtées pour non port de masque de protection....

Quid de l’impact du Covid-19 sur le cerveau ?

Le coronavirus peut envahir le cerveau, et provoquer les maux de tête, la confusion et des délires chez des patients. C’est ce que révèle une étude réalisée à l’université de...

Les lunettes de vue, une possibilité dans la lutte contre le Covid-19

Le port des lunettes de vue pourrait réduire les risques de transmission du coronavirus. Ce sont les conclusions d’une étude de chercheurs chinois qui vient de paraître.

Ces articles devraient vous intéresser :

Mort de Kaoutar Boudarraja : le Maroc en deuil de son animatrice star

L’animatrice, journaliste et mannequin marocaine Kaoutar Boudarraja est décédée des suites d’une maladie à l’âge de 40 ans. La nouvelle a été officiellement confirmée par ses proches.

Une Marocaine meurt après avoir pris des pilules achetées sur Instagram

Une Marocaine de 28 ans est décédée après avoir pris des pilules amincissantes achetées auprès d’une inconnue qui faisait la promotion de ces produits sur Instagram.

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Lissage brésilien : alerte sanitaire en France, le Maroc également concerné

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment émis une alerte concernant l’utilisation de produits de « lissage brésilien » contenant de l’acide glyoxylique, un ingrédient cosmétique...

Des médecins marocains critiqués après une vidéo (de danse) virale

La vidéo montrant une équipe médicale dans une salle d’opération en train de danser au son de la musique chaâbi en pleine intervention chirurgicale, a suscité une vive polémique au Maroc. Un professionnel donne son avis sur le sujet.

Le Maroc contraint de recruter des médecins étrangers

Face au manque structurel de médecins et d’infirmiers, le gouvernement marocain a dû adopter une stratégie globale : ouverture aux praticiens étrangers, plus de formations, nouvelles primes et réforme statutaire.

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...

Pilules abortives : le Maroc face à un gros problème

Des associations de défense des droits des consommateurs dénoncent la promotion sur les réseaux sociaux de pilules abortives après l’interdiction de leur vente en pharmacie, estimant que cette pratique constitue une « atteinte grave à la vie » des...

Dix ans de souffrance : un Marocain victime d’un scrotum géant

Un Marocain a vécu un véritable cauchemar pendant dix ans, son scrotum ayant progressivement enflé jusqu’à atteindre la taille d’un ballon de plage, selon un rapport médical publié dans Urology Case Reports.

Vacances au Maroc : des snacks de plage dangereux ?

Des organisations de protection des consommateurs appellent les autorités locales à renforcer les contrôles des snacks sur les plages en cette saison estivale afin d’éviter toute intoxication alimentaire.