Masques à l’export : le bout du tunnel semble encore loin

11 mai 2020 - 13h15 - Economie - Ecrit par : S.A

Malgré la levée de l’interdiction d’exporter des masques en tissu, les textiliens reconvertis dans la confection de masques de protection sont loin d’être satisfaits.

À en croire Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, les textiliens ont la possibilité d’exporter jusqu’à 50 % de leur production, et de réserver la seconde partie pour la satisfaction des besoins nationaux.

Ces mesures ne contentent pas pour autant les textiliens. Et pour cause, "hormis les opérateurs qui peuvent opter pour des admissions temporaires et exporter, ceux qui travaillent avec de la matière première locale et qui font œuvrer par exemple les filateurs nationaux, n’ont pas la possibilité d’exporter ", confie à Challenge.ma, un textilien ayant requis l’anonymat.

"Écouler 50 % de notre production sur le territoire national, admettons ! Encore faut-il parvenir à le faire. Or, si le prix de revient est élevé, et si le masque doit se vendre aux alentours de 5 DH, nous ne pouvons pas nous en sortir raisonnablement", fait-il remarquer. Il explique : "il faudrait les vendre entre 12 et 13 DH ; ce qui est impossible. Mais à l’international, ces mêmes masques peuvent être écoulés à 1,50 euro ; de quoi nous permettre de faire tourner raisonnablement nos plateformes".

Il se désole du fait que les dispositions réglementaires actuelles constituent un handicap pour lui et d’autres textiliens. "J’ai potentiellement une demande de trois millions de masques émanant d’un donneur d’ordre européen, une commande qu’il m’est impossible d’honorer compte tenu des dispositions réglementaires actuelles", déplore-t-il.

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