Certains mineurs assurent que leurs familles leur déconseillent de revenir au Maroc. C’est pour cette raison qu’ils préfèrent rester en Espagne, peu importent les difficultés. « Nous ne sommes pas plus mal lotis ici. Au Maroc, soit tu es en prison, dans une tombe ou accro à la drogue », affirme l’un d’eux à RTVE. Un autre tient à rejoindre son frère qui poursuit ses études en Espagne et vit dans de meilleures conditions.
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Ces mineurs, âgés entre 13 et 16 ans, préfèrent donc vivre dans la rue où ils dorment à la belle étoile et mendient pour se nourrir. Ils se cachent généralement dans la zone portuaire et guettent la moindre occasion pour se faufiler dans un camion ou un navire et traverser le détroit.
Les habitants de Ceuta expriment leur générosité à ces mineurs en leur donnant de la nourriture et des vêtements. Ces derniers assurent qu’ils ne seraient pas partis des centres si les conditions d’hébergement étaient bonnes. « Avec la Croix-Rouge, tout se passait bien, mais maintenant les choses sont différentes », déplorent-ils.
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Depuis vendredi dernier, quinze mineurs sont rapatriés chaque jour des centres vers le Maroc. L’opération, conduite par le ministère de l’Intérieur espagnol, est dénoncée par le Médiateur, l’ONU et plusieurs organisations de défense des droits de l’homme qui ont demandé sa suspension, soulevant l’illégalité de la procédure. La justice a fini par suspendre ces retours collectifs et demandé des explications au ministère de l’Intérieur.