Le tribunal de Ceuta n’a pas pu empêcher le rapatriement des Marocains

16 août 2021 - 19h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le tribunal de Ceuta n’a pas réagi favorablement à la demande de suspension du rapatriement de sept mineurs migrants marocains. Le juge n’a pas eu le temps de statuer sur le dossier parce que le retour des mineurs a été effectué de façon anticipée.

Le juge du tribunal d’instruction de Ceuta a expliqué que la Cour n’a pas pris une décision favorable parce qu’elle a été informée que « la remise des mineurs a été effectuée à 10 heures de l’autre côté de la frontière », seulement cinq minutes après (9 h 55) le dépôt de la requête par l’Association coordinatrice de Barrios. Le procureur général qui a ouvert une enquête sur ces retours de mineurs marocains, a aussi plaidé pour la suspension provisoire des retours de ces mineurs « jusqu’à ce que la procédure soit revue et les démarches administratives engagées individuellement pour procéder au rapatriement », indiquent des sources judiciaires à Confilegal.

À lire : Mineurs marocains : l’ONU dénonce une violation du droit international

Le juge, qui n’a pas statué sur le fond pour déterminer si le ministère de l’Intérieur a respecté toutes les exigences légales pour le retour des mineurs au Maroc, a motivé sa décision en indiquant qu’« en l’espèce, les mineurs étaient sous la tutelle de la ville autonome de Ceuta et ont été rapatriés sur la base des dispositions de l’accord signé en 2007 entre l’Espagne et le Maroc ». La requête demandait « de suspendre toute action matérielle visant à rapatrier les mineurs au Maroc, d’ordonner leur libération immédiate et leur retour sous la protection de la ville autonome de Ceuta ».

Le ministère de l’Intérieur espagnol a lancé vendredi le rapatriement des quelque 800 mineurs arrivés en masse à Ceuta en mai, par vagues de quinze par jour sur une période de quinze jours, suivant l’accord conclu avec le Maroc. Le Médiateur et plusieurs organisations dont l’ONU et l’UNICEF dénoncent le caractère « illégal » de l’opération et demandent sa suspension.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Droits et Justice - Ceuta (Sebta) - Enfant - Rapatriement

Aller plus loin

La justice espagnole suspend l’expulsion de certains mineurs vers le Maroc

Un tribunal espagnol a suspendu lundi, le rapatriement vers le Maroc d’un groupe de mineurs arrivés dans l’enclave espagnole de Ceuta, lors de la vague migratoire enregistrée en...

Mineurs : l’Espagne refile la patate chaude au Maroc

Le deuxième vice-président de Ceuta, Carlos Rontomé, donnant des détails sur l’opération de rapatriement au Maroc des mineurs arrivés en mai dans la ville autonome, a déclaré...

Ceuta : des ONG dénoncent les retours de mineurs sans assistance juridique

Plusieurs organisations de défense des droits des enfants comme No Name Kitchen, Maakum Ceuta, ELIN, Fondation Racines et Andalucía Acoge sont contre le rapatriement au Maroc,...

Mineurs marocains : l’ONU dénonce une violation du droit international

L’ONU a dénoncé dimanche le rapatriement au Maroc des mineurs marocains lancé vendredi par le ministère de l’Intérieur espagnol, soulignant que ces retours « violent le droit...

Ces articles devraient vous intéresser :

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Maroc : du nouveau pour la kafala (adoption)

Présenté par le Groupe socialiste-opposition Ittihadie, le projet de loi N°5.171.22 modifiant l’article 19 de la loi N°15.01 relative à la kafala (adoption) des enfants abandonnés a été adopté à l’unanimité lundi par la Chambre des représentants.

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

ADN au Maroc : vers un fichage incontrôlé ?

L’utilisation à des fin illégales des empreintes et des échantillons d’ADN des Marocains, prélevés dans le cadre des enquêtes criminelles, préoccupe des parlementaires qui ont interpelé le gouvernement à ce sujet.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Booder : « cet enfant ne passera pas l’hiver »

L’humoriste franco-marocain Booder dont le troisième épisode de sa série Le Nounou est actuellement diffusé sur TF1 se confie sur son début de vie pas facile.