Mohamed, chauffeur de taxi à Paris, 9 000 euros par mois

12 mars 2024 - 20h00 - France - Ecrit par : A.P

Mohamed (nom d’emprunt), chauffeur de taxi à Paris, ne se plaint pas en ces temps d’inflation sévère. L’homme travaille dur et gagne bien sa vie. Avec une clientèle variée, il réalise un chiffre d’affaires de 9 000 euros par mois.

Mohamed, 39 ans, exerce ce métier depuis 14 ans et s’y plait. « Quand on commence une journée, on ne sait jamais ce qu’on va faire. Chaque trajet est une nouvelle aventure », confie-t-il au journal Le Parisien. Le chauffeur de taxi parisien a des clients VIP, ce qui lui permet de dégager des revenus importants. Pour une course de 2h30 avec ce type de client, qui a visité la Fondation Louis Vuitton et déjeuné sur les Champs-Élysées, Mohamed a gagné 170 euros, soit environ la moitié d’une journée « normale », explique-t-il.

Mais le jeune homme ne se limite pas à cette clientèle VIP. « Je ne pourrais pas faire que ça », reconnait le chauffeur de taxi qui transporte une variété de clients : des passants, des touristes à l’aéroport ou à la gare de train, des malades, etc. Le transfert des malades, réglementé par la Sécurité sociale, coûte « entre 12 et 20 % de moins que le prix au compteur, selon les courses », renseigne-t-il. Une remise dénoncée par les syndicats depuis janvier. Mohamed réalise rarement ce type de courses, mais reste solidaire de ses collègues. « La Sécurité sociale veut sans cesse baisser nos tarifs, on a l’impression que c’est sans limite », regrette-t-il.

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Mohamed travaille du lundi au vendredi. À la fin du mois, le chauffeur réalise un chiffre d’affaires de 9 000 euros, un montant duquel il soustrait les impôts (1 710 euros pour l’URSSAF) et diverses charges liées à son activité (800 euros pour le remboursement de son véhicule, 600 euros pour le carburant, 500 euros pour l’abonnement à la plate-forme G7, etc.). Au final, il se retrouve avec 3 500 euros à la fin du mois. Avec un tel revenu, Mohamed estime être « dans la fourchette haute » des taxis parisiens.

« Je gagne bien ma vie. Mais surtout parce que j’ai fini de payer ma licence… Je sais que je gagne beaucoup, mais cet argent, je ne l’ai pas volé. Ce n’est pas la même chose de gagner 3 500 euros par mois en étant souvent à la maison et en bossant de 6h30 à 19 heures tous les jours », se réjouit ce mari et père de deux jeunes enfants qui, après calcul, fait observer qu’il ne gagne qu’environ « 12,50 euros de l’heure ». « Ce n’est pas énorme ». Mohamed voit plus grand et reste confiant en l’avenir. « J’aimerais attirer des clients plus prestigieux, avoir un plus beau véhicule… On peut être chauffeur de taxi et avoir un plan de carrière ».

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