Le Maroc dément les allégations de Reporters sans Frontières

11 avril 2021 - 18h00 - Economie - Ecrit par : J.D

Les autorités marocaines se disent surprises et démentent fermement les déclarations de Reporters sans Frontières (RSF) évoquant la violation des droits du détenu Mohamed Lamin Haddi incarcéré à la prison locale de Tifelt 2.

Selon des mises au point faites samedi par le département de la communication au ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports, Mohamed Lamin Haddi n’est pas journaliste et est incarcéré dans des conditions normales répondant aux normes et standards internationaux.

«  L’intéressé bénéficie de tous ses droits sans aucune discrimination à l’instar de tous les autres détenus et a toujours fait l’objet d’un suivi médical approprié  », a assuré le département résumant deux communiqués rendus publics les 23 février et 2 mars 2021 par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion.

Le département fait remarquer que l’intéressé n’a jamais exercé officiellement le métier de journaliste, ni entrepris les démarches nécessaires pour bénéficier d’une carte de presse, document indispensable pour l’exercice de cette profession tel que prévu par la loi marocaine.

Et contrairement à ce qui est dit, l’intéressé n’a jamais observé une grève de la faim et n’a jamais été nourri de force, affirme le département précisant par ailleurs que le détenu Mohamed Lamin Haddi a reçu une visite médicale commanditée par la Commission régionale des droits de l’Homme de Rabat-Salé-Kénitra, le 26 février dernier.

Mieux, relève la même source, le détenu a été en mesure de préparer et de se présenter aux examens de la Faculté des lettres et des sciences humaines Ibn Tofail de Kénitra, organisés au sein de la Maison centrale de Kénitra du 23 au 26 mars 2021.

Sur la question du refus opposé à la mère de Haddi de lui rendre visite, le département de la communication fait savoir que c’est plutôt la mère qui a refusé de respecter les mesures sanitaires de précaution liées à la pandémie de la Covid-19 mises en place par l’Administration pénitentiaire. Et la mère a été entendue, par contre pour des troubles orchestrés le 3 mars, par sa famille devant la prison locale de Tifelt 2.

La veille déjà, suite à une plainte déposée par sa mère, l’établissement pénitentiaire a même reçu une visite du substitut du Procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Tifelt, révèle le département précisant que faute de preuves, cette plainte a été classée par le Procureur Général du Roi près la Cour d’appel de Rabat.

« À l’issue d’un procès équitable suivi par nombre d’observateurs nationaux et internationaux, Mohamed Lamin Haddi a été reconnu coupable et condamné à 25 ans de prison suite à son implication dans l’assassinat sauvage de 11 éléments des forces de l’ordre  », a rappelé en écho le département de la communication au ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Prison - Ministère de la Justice et des Libertés - Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR)

Aller plus loin

RSF appelle à la libération d’un journaliste emprisonné au Maroc

Reporters sans frontières (RSF) a appelé les autorités marocaines à libérer le journaliste Mohamed Lamine Haddi, collaborateur de la chaîne de télévision de la « République...

Ces articles devraient vous intéresser :

Abdellatif Ouahbi accusé par les salafistes d’atteinte à l’islam

La réforme du Code de la famille passe mal chez les salafistes. Prêcheurs et imams de mosquées sont en colère contre le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi.

Mariage des mineurs au Maroc : des chiffres qui font froid dans le dos

Au Maroc, le chemin vers l’éradication du mariage des mineurs reste encore long et parsemé d’embûches. De quoi inquiéter le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui plaide pour des mesures législatives plus strictes.

TikTok, l’impossible interdiction au Maroc

Face à la dépravation des mœurs à laquelle conduit l’utilisation de TikTok, les députés de l’opposition ont invité le gouvernement marocain à prendre ses responsabilités et à interdire l’application chinoise dans le royaume. Mais y arriveront-ils ?

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Maroc : les taxis refusant des clients seront sanctionnés

Les chauffeurs de taxi qui refusent de transporter les usagers sont désormais dans le viseur du ministère de la Justice. Ce dernier prévoit de qualifier ce refus comme un délit ou une infraction. Une nouvelle qui réjouit les clients, mais met en...

Couples non mariés et hôtels au Maroc : vers la fin des abus ?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lance un avertissement aux hôtels qui exigent des documents non autorisés notamment un certificat de mariage des couples marocains.

Maroc : présenter un acte de mariage dans les hôtels c’est fini

L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel au Maroc pour les couples aurait été annulée. Cette décision survient après la colère du ministre de la Justice, Adellatif Ouahbi.

Le Maroc s’inquiète de « l’influence croissante des homosexuels »

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), s’est exprimé une fois de plus sur l’homosexualité. Au Maroc, les pratiques homosexuelles restent punies par la loi.

Les Marocaines pénalisées en cas de divorce ?

Des associations féminines sont vent debout contre la réforme d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, imposant aux femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint de verser une pension alimentaire à leurs ex-maris après le divorce.

Réforme du Code pénal au Maroc : un ancien prédicateur salafiste à la rescousse

L’ancien prédicateur salafiste, Abdelwahab Rafiki, plus connu sous le nom d’Abou Hafs, est dorénavant conseiller du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, selon une source proche du ministère.