Un ministre marocain éclaboussé par une affaire de "don" immobilier à sa femme

23 juillet 2025 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, se retrouve au cœur d’une polémique après les dernières fuites – série de documents – orchestrées par le groupe de hackers, JabaRoot sur Telegram. Accusé de fraude fiscale, il répond.

Selon les documents fuités, le ministre de la Justice aurait acquis un bien immobilier en 2020, avant son entrée au gouvernement, pour un montant de 11 millions de dirhams via un prêt bancaire. De quoi provoquer un tollé général, car bon nombre d’internautes s’interrogent sur la transparence patrimoniale des hauts responsables publics. Tentant de couper court à la polémique, Abdellatif Ouahbi assure qu’il s’agit d’un don qu’il a fait à son épouse en 2024 dans le cadre du « kadd wa sa’aya », un principe ancestral reconnaissant le travail domestique de l’épouse. « Elle m’a accompagné pendant 30 ans. Cette maison, c’est une reconnaissance. Elle le mérite », a-t-il déclaré dans une interview accordée à Hespress.

À lire : Couples non-mariés et hôtels au Maroc : Ouahbi monte au créneau

« J’ai offert ce bien à mon épouse, qui ne travaille pas et ne perçoit aucune pension, en reconnaissance de son travail domestique, que j’ai toujours défendu », a-t-il ajouté, affirmant que toutes ses propriétés sont déclarées chaque année. Ouahbi a également assuré ne pas avoir obtenu de gain personnel de cette opération. « Je n’ai perçu aucun argent, ni tiré de profit de cette opération. Ce n’est ni une vente ni un transfert rémunéré », a-t-il poursuivi. Selon le ministre, il lui revient de fixer la valeur du bien : « Je suis libre d’évaluer le bien au montant que je souhaite dans le cadre d’une donation. Il n’y a eu ni transaction ni bénéfice ».

À lire : Sahara : un ministre dénonce un acte de guerre de l’Algérie contre le Maroc

Se prononçant sur les fuites sélectives et manipulées, Ouahbi a précisé que « ceux qui diffusent ces documents le font de manière volontairement partielle. Il s’agit d’acteurs à l’étranger, mais aussi d’une “cinquième colonne” à l’intérieur du pays, qui exploitent ces documents pour régler des comptes ». Ces « documents proviennent de sources obscures à l’étranger. Leur diffusion ne vise pas la vérité mais la manipulation », estime-t-il.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Telegram - Fraude - Ministère de la Justice et des Libertés - Abdellatif Ouahbi

Aller plus loin

Abdellatif Ouahbi accusé par les salafistes d’atteinte à l’islam

La réforme du Code de la famille passe mal chez les salafistes. Prêcheurs et imams de mosquées sont en colère contre le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi.

Réforme du Code de la famille : Abdelilah Benkirane attaque Abdellatif Ouahbi

Le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Abdelilah Benkirane, s’en est pris publiquement au ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, au sujet du débat en...

Aide algérienne au Maroc : le démenti d’Abdellatif Ouahbi

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi a réagi à la polémique sur la prétendue « acceptation de l’aide algérienne » par le Maroc, dénonçant une interprétation erronée de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : l’Etat traque les fraudeurs

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a mis en garde les fraudeurs du Registre social unifié qui fournissent de fausses données aux services compétents afin de bénéficier de l’aide directe de 500 dirhams.

Immobilier au Maroc : le fisc marocain en alerte

L’existence de nouvelles pratiques frauduleuses a poussé les services de contrôle de la Direction générale des impôts (DGI) à intensifier leurs inspections fiscales à l’encontre de plusieurs promoteurs immobiliers et entreprises spécialisées dans la...

Fraude fiscale au Maroc : avocats et médecins traqués

Soupçonnant des cas de fraude, les contrôleurs fiscaux scrutent les déclarations fiscales de certaines personnes exerçant une profession libérale.

Maroc : les taxis refusant des clients seront sanctionnés

Les chauffeurs de taxi qui refusent de transporter les usagers sont désormais dans le viseur du ministère de la Justice. Ce dernier prévoit de qualifier ce refus comme un délit ou une infraction. Une nouvelle qui réjouit les clients, mais met en...

Les Marocaines pénalisées en cas de divorce ?

Des associations féminines sont vent debout contre la réforme d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, imposant aux femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint de verser une pension alimentaire à leurs ex-maris après le divorce.

Maroc : l’Office des changes détecte une fraude massive

Les services de l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII), en coordination avec ceux de l’Office des changes, ont détecté les transferts illégaux à l’étranger d’importantes sommes d’argent estimées à 750 millions de dirhams, effectués par...

Les autorités marocaines traquent les influenceurs

Les autorités compétentes marocaines traquent les influenceurs qui transfèrent leurs revenus en cryptomonnaie, notamment des Bitcoins, pour échapper au fisc et à l’Office des changes.

Maroc : mendicité 2.0

La mendicité sur les réseaux sociaux est une infraction au même titre que la mendicité dans la rue, a récemment affirmé Abdellatif Ouahbi, le ministre de la Justice.

Maroc : comment des consultants échappent à l’impôt

Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.

La douane marocaine en alerte

Les services de contrôle central de l’administration générale des douanes et des impôts indirects en coordination avec les banques renforcent les opérations de surveillance aux points de passage frontaliers et des aéroports concernant les transactions...