Des hôteliers marocains appellent à la légalisation des relations hors mariage
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Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a réitéré son opposition à l’interdiction faite aux couples non-mariés de partager une chambre commune dans un hôtel, qualifiant cette mesure d’« illégale ».
« Comment se fait-il qu’on demande à des personnes adultes un acte de mariage et leur dire qu’ils ne peuvent entrer à l’hôtel sous prétexte qu’ils ne l’ont pas », a réagi le ministre de la Justice, estimant « qu’on tranche en supposant qu’ils sont venus à l’hôtel pour commettre un délit. Et là on commet un délit ». Abdellatif Ouahbi a fait cette déclaration lors d’une rencontre sur les « résultats de l’examen des rapports nationaux du Royaume du Maroc par les mécanismes onusiens des droits de l’Homme », organisée par la Délégation interministérielle des droits de l’Homme (DIDH), rapporte Hespress.
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Le ministre de la Justice a aussi dénoncé à l’occasion l’interdiction faite aux femmes de réserver une chambre dans un hôtel de leur ville de résidence. « Il est inconcevable de demander à une citoyenne responsable et détentrice de sa carte nationale pourquoi elle veut passer la nuit dans un hôtel qui se trouve dans la même ville où elle habite. Cette mesure est un crime qui doit être puni par la loi », a-t-il expliqué, ajoutant que « le Code pénal devra contenir des dispositions coercitives contre quiconque exige un document non prévu par la loi ».
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« Nous avons une opportunité historique parce que nous avons un Roi qui comprend l’évolution des choses et un gouvernement qui se dirige dans ce sens. Et nous devons aller de l’avant », a déclaré Ouahbi qui n’entend pas céder aux attaques des conservateurs et assure poursuivra sa lutte pour « la modernisation de la société ».
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