Des hôteliers marocains appellent à la légalisation des relations hors mariage

14 novembre 2021 - 14h40 - Maroc - Ecrit par : P. A

L’interdiction des relations sexuelles extraconjugales imposée aux musulmans affecte le marché intérieur hôtelier déjà très affaibli par la crise sanitaire.

Le Code pénal marocain punit d’une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison, les relations sexuelles avant le mariage (article 490 du code pénal). La police veille au respect de ce texte en faisant chaque semaine le tour des hôtels pour vérifier leurs registres, les réceptionnistes étant tenus d’exiger les certificats de mariage aux couples avant de remettre les clés. « Je reçois plus d’appels de couples non mariés qui souhaitent rester que quiconque. Je pourrais remplir mon hôtel à 100 % si seulement ils levaient la loi », explique à The Economist, Meryem Zniber, un gérant d’un hôtel situé dans les montagnes du Rif.

Les hôteliers espèrent que les nouvelles autorités gouvernementales vont corriger le tir, car ils estiment avoir souffert de la politique du gouvernement précédent dirigé par le parti islamiste, le PJD, qui n’hésitait pas à étouffer toute initiative jugée haram ou contraire à la loi islamique. D’ailleurs, le gouvernement d’Aziz Akhannouch, « qui a l’air plus libéral », a récemment annoncé une révision profonde du Code pénal.

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Pour les conservateurs, les jeunes marocains devraient continuer à respecter la tradition en pratiquant l’abstinence avant le mariage. Les jeunes quant à eux, estiment que cette exigence est dépassée et que d’autres pays musulmans comme les Émirats arabes unis ont dépénalisé il y a un an les relations sexuelles extraconjugales. De leur côté, les hôtels saoudiens ont aussi cessé de réclamer aux couples les certificats de mariage à la réception.

Plusieurs campagnes ont été menées au Maroc pour demander le retrait de cette disposition du Code pénal. La dernière en date, a été lancée sur les réseaux sociaux avec le hashtag « Vote4Love », après « L’amour n’est pas un crime » et « Stop490 ».

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