L’Espagne a annoncé vendredi sa décision de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara qu’elle considère comme la solution « la plus sérieuse, crédible et réaliste » au conflit. Si la décision est saluée par le Maroc, elle est dénoncée d’une part, par des partis politiques espagnols de la majorité comme de l’opposition qui reprochent à Pedro Sanchez de ne les avoir pas consultés sur une question aussi grave, et d’autre part, par le Front Polisario qui regrette que l’Espagne ait fini par céder aux « pressions » et au « chantage » du Maroc.
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Le Maroc a exercé une forte pression sur l’Espagne, avec la crise migratoire à Ceuta en mai et les récents assauts à Melilla, sans oublier le rappel depuis mai de son ambassadrice à Madrid, rappelle Europa Sur, précisant qu’après huit mois de bras de fer, le ministre José Manuel Albares a fini par trouver un accord avec le Maroc pour baisser la tension, et surtout, pour renforcer la stabilité et l’intégrité territoriale de l’Espagne face aux envies annexionnistes du Maroc sur Ceuta, Melilla et les îles Canaries.
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Mais ce changement de position de l’Espagne risque d’avoir des conséquences sur sa sécurité énergétique. L’Algérie, l’un des principaux fournisseurs de gaz à l’Espagne et par ailleurs principal soutien du Front Polisario, vient de rappeler son ambassadeur à Madrid, après cette décision de l’Espagne. Pour rappel, l’Algérie a rompu en août ses relations diplomatiques avec le Maroc et fermé, fin octobre, le gazoduc Maghreb-Europe traversant le royaume.