Le Conseil des mosquées du Rhône dénonce un « apartheid bancaire »

7 juin 2022 - 18h00 - France - Ecrit par : S.A

Les comptes bancaires de “dizaines” de mosquées et de particuliers en France ayant financé la construction de lieux de culte ont été fermés « sans aucune explication ». Le Conseil des mosquées du Rhône (CMR) dénonce un « apartheid bancaire » et appelle le président Emmanuel Macron à intervenir.

« Depuis quelques années, certaines institutions et des membres de la communauté musulmane de France sont victimes d’un Apartheid bancaire », dénonce dans un communiqué relayé par Mizane.info Kamel Kabtane, président du CMR. Il précisera que des dizaines de mosquées en pleine construction (ou extension) ont subi la fermeture de leurs comptes bancaires. Des particuliers ayant financé la construction de lieux de culte musulmans ont également subi le même sort. C’est le cas d’un fidèle du nom de Messaoud dont Azzedine Gaci, recteur de la mosquée de Villeurbanne et membre du CMR avait fait cas sur sa page Facebook le 1ᵉʳ juin dernier.

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« Mon fils, lui confie Messaoud, a un compte bancaire à la BNP. Durant le dernier mois Ramadan, il a fait un don par virement de 10 000 € à une mosquée, en pleine construction dans la métropole de Lyon. La mosquée lui a délivré un reçu. Un mois plus tard, la banque a décidé de fermer son compte, celui de son père, de son frère, de sa sœur et de son oncle âgé de 96 ans, soit 5 comptes bancaires fermés sans aucune explication. »

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Kamel Kabtane et Azzedine Gaci assurent avoir informé les autorités de ces pratiques discriminatoires. Mais « rien n’a été fait », concède le président du CMR. Le recteur de la mosquée de Villeurbanne a fait savoir que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’était engagé à prendre toutes les dispositions nécessaires pour interdire ces fermetures injustifiées et rétablir le droit inaliénable de disposer d’un compte en banque pour tout citoyen français, mais il n’a pas encore tenu sa promesse. Face à cette situation inquiétante, Kamel Kabtane en appelle à l’intervention du président Emmanuel Macron « pour que cesse cette ignominie juridique qui prive des institutions cultuelles et des citoyens français de leurs droits fondamentaux. »

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