« Cette campagne m’attriste. Elle me donne le sentiment qu’on a tous attendu un moment qui n’est jamais venu, qu’il s’agisse d’un véritable moment de campagne, ou d’une vraie mise à l’agenda médiatique de sujets majeurs pour les cinq ans à venir. Que ce soit sur les questions sociales, climatiques, mondiales, ou même anthropologiques, car le Covid aurait dû bousculer certains de nos logiciels, je n’ai rien entendu d’intéressant dans cette campagne pour le moment », a déclaré Najat Vallaud Belkacem dans une interview accordée à Jeune Afrique. Selon elle, cela ne veut pas forcément dire que les candidats n’ont rien à dire sur ces sujets, mais plutôt qu’ils ne sont pas incités à les aborder. « Ce qui est dommage, car une élection présidentielle est le moment idéal pour réinterroger nos choix de société », a déploré l’ancienne ministre de François Hollande.
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« À titre d’exemple, je trouve affligeant que les questions internationales n’aient été abordées que sous le seul angle des migrations. Ce n’est tout simplement pas à la hauteur de la France et de la place qu’elle occupe dans le monde », a-t-elle poursuivi, faisant remarquer que cela occulte des thèmes essentiels tels que « nos interdépendances, exposées au grand jour pendant la crise sanitaire, ou encore l’élan de solidarité manifesté à l’égard de l’Ukraine, après des années d’anesthésie émotionnelle à l’égard des réfugiés ».