"C’est une sensation très étrange d’avoir à fuir votre maison et votre foyer. D’un côté, il y a un sentiment de soulagement et de gratitude, car mon fils et moi vivons actuellement en sécurité. D’un autre côté, j’ai dû abandonner mes amis et ma famille qui sont toujours au Maroc. La vie ici peut être difficile", a-t-elle raconté lors d’un déplacement à Amsterdam le week-end dernier. Elle explique avoir quitté le Maroc à cause d’une condamnation à une peine de 10 mois d’emprisonnement avec sursis assortie d’une amende.
"Après la mort de Mouhcine Fikri, [jeune marchand de poissons, mort broyé par une benne à ordure à Al-Hoceima en 2016, quelque chose a changé en moi", a-t-elle déclaré. C’est justement ce qui aura suscité son combat contre l’injustice.
"Ce que vous devez comprendre, c’est que manifester au Maroc peut être difficile pour n’importe qui, mais élever la voix en tant que femme l’est encore plus. Je ne parle pas seulement de rencontrer la police en face-à-face, mais j’ai dû faire face à mes propres parents qui ne m’ont pas soutenue dans ma lutte, car ils pensaient qu’il était inconcevable pour une femme de parler comme moi", confie Nawal Benaissa.
Même si les gens n’ont pas l’habitude de voir des femmes adopter une position aussi active, elle reste persuadée qu’en fin de compte, les femmes prennent une part active dans le changement.