Othman El Ballouti : la chute d’un baron de la drogue

Le baron de la drogue Othman El Ballouti, 38 ans, qui a fait fortune à Dubaï où il a été arrêté fin 2024, a été remis aux autorités belges ce dimanche, en compagnie de deux autres trafiquants : Giorgi Faes et Mathias Akyazili.

L’extradition de ce puissant narcotrafiquant a été rendue possible grâce au traité d’extradition entre la Belgique et les Émirats arabes unis, signé en décembre 2021 et entré en vigueur en novembre 2022. « Il existe aujourd’hui une collaboration approfondie et constructive avec les Émirats arabes unis. Trois ‘High Value Targets’ sont donc en route des Émirats arabes unis vers notre pays afin d’y être jugés et punis », a déclaré Annelies Verlinden, la ministre belge de la Justice.

« Nous ne voulons pas que les narcotrafiquants puissent se réfugier dans des endroits où ils mènent une vie luxueuse en toute impunité. L’absence de traités d’extradition et la possibilité d’investir anonymement dans l’immobilier ont longtemps permis à ces criminels de se soustraire à la justice. Ils s’y sont construit une vie luxueuse alors qu’ils sont recherchés, poursuivis ou condamnés en Belgique pour trafic de drogue à grande échelle, souvent lié au port d’Anvers », a-t-elle ajouté.

Othman El Ballouti a été arrêté fin 2024 à Dubaï. Le piratage de la messagerie cryptée Sky ECC qu’il utilisait pour communiquer avec les autres membres de son réseau, a révélé l’existence de réseaux de trafiquants internationaux de drogue, dont des Anversois. Le narcotrafiquant a été condamné en septembre dernier à sept ans de prison pour avoir introduit 840 kilos de cocaïne en Belgique via le port d’Anvers. Il avait aussi écopé de 20 ans de prison pour une cargaison de 11 tonnes saisie en 2021, rappelle La Libre.

Ces réseaux sont aussi spécialisés dans le blanchiment d’argent et le crime organisé. Ils ont investi des millions d’euros dans l’immobilier au Moyen-Orient, à travers des sociétés écrans, rendant difficile la traçabilité des avoirs criminels. « L’extradition de ces criminels est bien plus qu’une simple étape d’une procédure pénale. […] La coopération entre la Belgique et les Émirats arabes unis prouve que la diplomatie, la technologie et la coordination juridique sont des outils puissants pour lutter contre la criminalité organisée », s’est réjouie Annelies Verlinden.