« Nous vous proposons la création d’un pass sanitaire 100 % valide et réalisé par des médecins avec qui nous collaborons », explique l’une de ces chaînes (Snapchat ou Telegram) qui proposent de vendre de faux (vrais) certificats de vaccination contre le coronavirus. La chaîne a réclamé à France Info qui s’est fait passer pour un client 250 euros en échange du pass sanitaire. Une somme qui doit être réglée en Monero, une cryptomonnaie qui garantit l’anonymat des transactions. La durée de l’obtention du précieux sésame est d’une semaine.« Il faut noyer les dossiers dans les masses, d’où les lenteurs du dossier », explique-t-on.
Sur Snapchat, l’interlocuteur rassure : « Ça marche ! J’ai déjà des gens qui ont voyagé avec, qui sont partis au Maroc, en Espagne, au Portugal… ». Il dit travailler avec un médecin de sa ville, en Savoie : un professionnel habilité à éditer un certificat conforme sur le site de l’Assurance maladie. « Le médecin gagne 300 euros par vaccin. Après il n’en fait pas des masses, il fait attention à lui. » L’attestation, poursuit-il, sera disponible directement sur le site officiel ameli.fr. « C’est un vrai QR code, c’est comme s’il t’avait injecté la dose. Il vide un vaccin dans l’évier et il écrit qu’il te l’a mis à toi. C’est tout, c’est aussi simple que ça. »
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Les annonces du genre pullulent sur la toile. Un autre utilisateur promet un pass en 24 heures : « Il faut m’envoyer votre carte Vitale et 110 euros d’acompte. » « Il me faut votre carte vitale en photo svp. Le tarif est de 250 euros, tu payes en Safe Card [sur Paypal], détaille un profil. Des journalistes de France info ont constaté que certains des profils contactés ont été supprimés d’un jour à l’autre et un numéro de téléphone est devenu injoignable. Ce ne sera pas le cas de leurs confrères du Parisien. Eux, ils ont réussi à obtenir une vraie attestation de (fausse) vaccination pour 300 € dans un centre de vaccination.
Le ministère des Solidarités et de la Santé a déclaré « suivre de très près le sujet ». Aussi, a-t-il « alerté les ARS ainsi que les centres de vaccination afin de renforcer leur vigilance et d’identifier d’éventuels actes ou mouvements suspects ». Les contrevenants s’exposent à des sanctions sévères en cas de falsification : 45 000 € d’amende et une peine maximale de trois ans de prison.