Quand les colonnes de la police française « puent » racisme et violence

30 novembre 2020 - 07h30 - France - Ecrit par : J.K

L’agression de Michel Zecler, comme à tant de nombreux policiers d’origine maghrébine et subsaharienne, met à nu quelques « brebis galeuses », tapies dans les colonnes de la police française et qui ne jurent que par racisme et violence.

Samedi 21 novembre, dans le XVIIᵉ arrondissement de Paris, Michel Zecler, un producteur de musique, a été violemment agressé, alors qu’il entrait dans son studio, rapporte Libération, précisant que Michel Zecler a fait l’objet, de la part des policiers, de longues minutes de coups et d’insultes racistes (« Sale nègre »), des appels de renforts, une grenade lacrymogène jetée dans un local clos, des jeunes terrorisés, des coups encore et toujours.

Faute de ces images, filmées par les caméras de vidéosurveillance et par les voisins, le « sale nègre » aurait été condamné pour outrage à agents, et bien d’autres délits, ainsi que l’atteste la procédure judiciaire ouverte à l’encontre de Michel Zecler, présenté comme essayant de voler leurs armes. En clair, cette scène achève de convaincre sur le racisme et l’impunité qui ont cours dans cette famille professionnelle, dont l’uniforme a valeur de passeport pour se comporter en voyou ivre de racisme, dénonce la publication.

Selon le média, l’activisme contre l’article 24 de la loi Sécurité globale a pour but de restreindre l’accès à de telles images, c’est-à-dire que le fonctionnement d’un corps de fonctionnaires échappe aux regards citoyens. La France tient là le symptôme d’une gangrène, celle des problèmes de racisme et de violences au sein de la police et leurs inévitables alliés : le silence complice des collègues et le déni de trop de syndicats policiers, de la hiérarchie policière, du ministère de l’Intérieur et plus généralement des pouvoirs publics.

Alors que de nombreux policiers d’origine maghrébine et subsaharienne se sont plaints ces derniers mois du racisme qu’ils subissaient de la part de certains de leurs collègues, aucune autorité publique – préfet, ministre, président – n’a pris la peine de soutenir ces fonctionnaires, ni même de faire semblant, dénonce la même source.

À se demander, conclut le journal, si les gouvernants français, en refusant de traiter ce fléau, ne trahissent pas une vérité : leur difficulté à considérer celles et ceux que ce fléau frappe, comme des citoyens à part entière.

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