Le Rafale de Dassault menacé d’un échec au Maroc

20 septembre 2007 - 20h05 - Economie - Ecrit par : L.A

L’avion de combat américain F-16 aurait supplanté le Rafale au Maroc, estiment plusieurs sources industrielles concordantes. Les industriels comptaient sur l’Elysée pour inverser la tendance en faveur des Etats-Unis.

Le Rafale a du plomb dans l’aile au Maroc ou à défaut traverse une très mauvaise phase, selon nos informations. De sources concordantes, l’avion de combat de Dassault Aviation aurait perdu toute chance de succès à Rabat face à la proposition des Etats-Unis qui proposent des F-16 d’occasion prélevés sur ceux de l’US Air Force.

"Les Américains ont fait une nouvelle offre ahurissante", expliquait-on à La Tribune ces derniers jours (La Tribune du 17 septembre). Ce qui a largement plombé l’optimisme français qui tablait encore récemment sur la signature du premier contrat à l’exportation du Rafale lors de la visite de Nicolas Sarkozy au Maroc programmée en octobre. Les derniers propos du ministre de la Défense Hervé Morin sur la difficulté de vendre le Rafale trop sophistiqué à l’export semblent préparer cet échec, l’un des plus retentissants de la France.

Ainsi, les Etats-Unis auraient proposé 36 F-16 fabriqués par Lockheed Martin pour moins de 2 milliards de dollars quand la France a proposé au Royaume chérifien 18 Rafale pour 2,3 milliards d’euros. Ce qui démontre la volonté de l’administration George Bush, qui s’est pourtant rapproché de Nicolas Sarkozy, de tout faire pour contrer toute vente du Rafale à l’exportation, y compris dans un pays réputé proche de la France.

Informés de l’offre américaine, les pouvoirs publics ont tenté de réagir. Ils ont réaligné leur offre sur celle des Américains en proposant 24 avions de combat pour un montant de 2 milliards d’euros. On évoquait deux hypothèses pour la nouvelle offre française : 12 Rafale et 12 Mirage 2000 au dernier standard (2000-9) ou 24 Rafale.

Dans les milieux industriels, le scepticisme était d’ailleurs de rigueur. "Tout semble converger pour un échec du Rafale", expliquait-on ces deux derniers jours. "Nous n’avons eu aucune information officielle ni dans un sens ni dans l’autre", expliquait-on chez les industriels. Seul espoir pour ces derniers, la force de l’Elysée et de son locataire à inverser la tendance en faveur des F-16 américains. Mais la visite de Nicolas Sarkozy en Algérie en juillet dernier a laissé des traces à Rabat.

La Tribune - Michel Cabirol

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Défense - Armement - Dassault

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc muscle son industrie de défense

De 10 %, les parts de la société Médz, filiale de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), dans la société « Maintenance Aero Maroc », sont passés à 34 %. Le gouvernement marocain vient d’approuver cette augmentation.

Le Palace de La Mamounia change de mains

Le géant mondial du phosphate, OCP, est devenu l’actionnaire majoritaire de l’hôtel La Mamounia à la suite de la cession par l’État de sa part dans l’établissement. Cette opération s’inscrit dans le cadre de la politique de désinvestissement des actifs...

Mohammed VI : un discours centré sur les MRE

Dans son discours à l’occasion du 49ᵉ anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a annoncé une réforme dans le mode de gestion des affaires des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ceci, en vue de mieux répondre aux besoins de cette communauté.

Industrie de défense : le Maroc franchit une nouvelle étape

Le Maroc ambitionne de faire partie du cercle restreint des pays leaders dans le domaine de l’industrie de l’armement. Le Conseil des ministres a adopté un décret portant création de deux zones d’accélération industrielles dédiées à l’industrie de...

Maroc : ce qui change pour les armes et munitions

L’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) a fixé de nouvelles règles pour la fabrication, l’importation, l’exportation, le transit et le transport des matériels de défense, armes et munitions.

Investir au Maroc, oui, mais les MRE veulent des garanties

Avec 117,7 milliards de dirhams transférés en 2024, les MRE sont un pilier de l’économie marocaine. Mais cet argent irrigue peu l’investissement. L’immobilier capte la majorité des fonds. Pourquoi cette frilosité à investir ailleurs ?

Les taxes locales au Maroc : ce que paie une entreprise

Lorsqu’une entreprise s’installe au Maroc, elle n’est pas uniquement soumise aux impôts classiques comme l’impôt sur les sociétés ou la TVA. Elle doit également s’acquitter de plusieurs taxes locales, souvent méconnues, mais qui font partie intégrante...

Le Maroc face à une pénurie de main-d’œuvre

C’est un constat pour le moins inattendu qu’a livré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devant la Chambre des conseillers : malgré une dynamique économique positive et des chantiers qui essaiment à travers le pays, le Maroc peinerait à trouver de...