La justice s’intéresse au travail de Rachida Dati chez Renault

11 septembre 2020 - 19h30 - France - Ecrit par : J.K

À partir de 2010, Rachida Dati a été employée par Renault, qui lui a versé 900 000 euros. La justice flaire un contrat plutôt illégal, et peut-être un emploi fictif, tout comme les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme qui ont enquêté sur le dossier.

Fabrice Lhomme, Journaliste au "Monde", l’un des enquêteurs revient sur les zones d’ombre. "Les policiers, mandatés par trois juges d’instruction, sont à la recherche de documents qui attesteraient le travail pour lequel Madame Dati a été rémunérée de manière importante". "Il y a donc un doute sur la réalité des prestations effectués", indique le journaliste.

Seconde préoccupation : le statut de Rachida Dati à la signature du contrat (2009), l’ancienne garde des Sceaux venait d’être élue eurodéputée. "On la voit intervenir en faveur de Renault mais plus comme une lobbyiste que comme une avocate ou une consultante", continue Fabrice Lhomme. Or, "ce travail de lobbyiste est interdit pour tout parlementaire", souligne-t-il.

"Nous nous sommes procuré un mail où une collaboratrice de Carlos Ghosn (PDG du groupe Renault-Nissan au moment des fats) s’interroge et se demande comment on va faire pour rémunérer Rachida Dati ?’", rapporte Fabrice Lhomme. Car à l’époque, elle n’était pas avocate. "On voit bien que ça a été fait de manière opaque et anormale", flaire le journaliste.

Enfin, l’importance des sommes versées à Rachida Dati, qui réclamait une rémunération de 1 000 euros de l’heure. Selon le journaliste du Monde, on observe "un contraste entre l’importance des sommes qui sont versées et la faiblesse des prestations apparentes".

Autant d’éléments qui fondent les juges à soupçonner : emploi de complaisance, trafic d’influence et corruption passive. Ils attendent d’écouter Rachida Dati.

Son audition est pourtant "obligatoire désormais" selon Fabrice Lhomme, qui poursuit : "Il y a beaucoup d’éléments qui la mettent en cause et il faut qu’elle puisse se défendre". "Ce rendez-vous judiciaire aura forcément lieu dans une échéance plus ou moins brève." conclut Fabrice Lhomme.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Corruption - Automobile

Aller plus loin

Rachida Dati : "le racisme existe en France"

La candidate LR à la mairie de Paris, Rachida Dati évoque "le racisme social" vis-à-vis des Gilets Jaunes, et dit craindre une "convergence des crises" liée au chômage de masse,...

La position de Rachida Dati sur le retour des élèves à l’école

Le retour des élèves à l’école à partir du 11 mai, sur la base du volontariat des parents, n’est pas du goût de la candidate Les Républicains (LR) aux élections municipales de...

La grande émotion de Rachida Dati (vidéo)

Alors que l’ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati évoquait les manifestations antiracistes qui ont suivi la mort par asphyxie de l’Afro-Américain George Floyd lors d’une...

Rachida Dati parle de mariage "forcé"

L’ancienne ministre, Rachida Dati, maire du 7ᵉ arrondissement et candidate à la mairie de Paris, a raconté un épisode douloureux de sa vie sur Europe 1. Il s’agit d’un mariage...

Ces articles devraient vous intéresser :

Textile et automobile : le Maroc, l’usine à bas prix de l’Europe

En raison de sa stabilité politique, sa main d’œuvre bon marché et des incitations fiscales, le Maroc attire davantage les investisseurs européens et notamment espagnols dans les domaines de l’automobile et du textile, des secteurs en plein essor dans...

La voiture 100% marocaine verra le jour en 2023

Le Maroc prévoit de fabriquer localement des voitures de marque marocaine. Le projet va démarrer à court terme et nécessitera un investissement 100% marocain.

Les Marocains plébiscitent encore Dacia

Le Maroc a vendu 12 084 voitures neuves à fin janvier 2024, ce qui représente une hausse de 6,63 % par rapport à la même période de l’année précédente, selon les données actualisées de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM).

Corruption au Maroc : arrestation d’un ex-ministre, un avertissement pour les responsables ?

Après l’arrestation jeudi de Mohamed Moubdii, député du Mouvement populaire (MP) et ancien ministre, pour des crimes financiers présumés, des voix s’élèvent pour appeler le gouvernement marocain à renforcer sa lutte contre la corruption et...

Bonne nouvelle pour les automobilistes marocains

La Direction Générale des Impôts (DGI) vient de faire une fleur aux automobilistes marocains en ce qui concerne la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules (TSAV).

Fiat dévoile sa Topolino, fabriquée au Maroc

Fiat a présenté mardi à Turin sa Topolino, un quadricycle 100 % électrique, fabriqué au Maroc comme la Citroën Ami.

Hafid Derradji accuse la CAF de corruption à cause du Maroc

Le commentateur sportif algérien de beIN Sports, Hafid Derradji, affirme que la Confédération africaine de football (CAF) a attribué l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 au Maroc et n’hésite pas à accuser l’organisation de...

Dacia, leader du marché automobile marocain, Renault et Hyundai en embuscade

Le marché automobile marocain a connu un début d’année 2024 en demi-teinte, avec une croissance encourageante en janvier suivie d’une baisse inattendue en février.

La production de voitures électriques «  assèche  » le Maroc

La production des métaux nécessaires à la fabrication des batteries ou moteurs des voitures électriques exige beaucoup d’eau. Une ressource qui se raréfie de jour en jour dans des pays comme le Maroc, déjà frappé par une sécheresse sévère.

Maroc : les voitures de plus en plus chères !

Les Marocains paieront plus cher les voitures neuves en raison de l’obligation de respecter les normes « Euro 6 » pour l’homologation et l’immatriculation. Les professionnels du secteur appellent Mohamed Abdeljalil, ministre des Transports et de la...