Ricky Martin combat la loi marocaine contre l’homosexualité... à sa manière

Lors de sa prestation à Mawazine, le 6 juin dernier, le chanteur Ricky Martin en a profité pour dénoncer, certes à sa manière, la loi contre l’homosexualité au Maroc. En effet, ce dernier a changé les paroles de l’une de ses chansons pour leur donner une « connotation homosexuelle ».

Alors que les paroles initiales concernaient un homme et une femme, les paroles chantées lors de Mawazine par Ricky Martin concernent, au début, un homme et une femme, puis un homme et un homme. Il a effectivement changé le « Elle », qui référait à une femme, par un « il ».

La chanson dévoile parfaitement ce changement de pronom. Mais l’interprétation nous vient du site « spécialisé » Gaynewsnetwork.com.au : « Tout en chantant "She’s All I ever Had" au cours d’une récente performance au festival de musique Mawazine au Maroc, Ricky Martin a changé les pronoms pour refléter sa propre sexualité dans une attitude de défi contre les lois anti-homosexuels du pays ».

Voici le changement qui a été opéré :

It’s the way she makes me feel / It’s the only thing that’s real / It’s the way she understands / He’s my lover, he’s my friend / When I look into his eyes it’s the way I feel inside / Like the man I want to be / He’s all I ever need.

Le « He’s my lover, he’s my friend » est indubitable, ainsi que le « He’s all i ever need ». On pourrait penser que la chanson originale contient ses paroles ainsi écrites, mais il n’en est rien. Selon le site Azlyrics.com, voici cette séquence de paroles :

« It’s the way she makes me feel/It’s the only thing that’s real/It’s the way she understands/She’s my lover, she’s my friend/And when I look into her eyes it’s the way I feel inside/Like the man I want to be/She’s all I ever need. »

La permutation est flagrante.

Et il n’y avait pas que Ricky Martin qui a profité de ce concert pour condamner cette loi. Lors de la performance de Ricky Martin, un groupe d’homosexuels présent au concert a levé le drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels). Selon Telquel, cette initiative a été « saluée par le chanteur portoricain et dénoncée par Attajdid ».

Conjoncture

Il faut savoir que le code pénal marocain condamne de 6 mois à 3 ans de prison les personnes qui s’adonnent à l’homosexualité.

D’ailleurs, quelques semaines avant Mawazine, lundi 12 mai plus exactement (5 jours avant la journée internationale contre l’homophobie), 6 homosexuels ont été condamnés à Fqih Bensalah à purger des peines de prison allant jusqu’à 3 ans de prison. On les accusait principalement de : « Homosexualité ». Deux personnes ont écopé d’un an de prison ferme, 3 autres à deux ans de prison ferme, et la dernière à 3 ans de prison ferme. Ces 6 personnes étaient accusées, outre l’homosexualité, d’incitation à la prostitution, d’ivresse publique et de conduite en état d’ébriété.