Esteban González Pons - PP ( photo : Europa Press)
Si le Parti populaire (PP) remporte les élections anticipées du 23 juillet, il travaillera avant tout à « rétablir » la position de l’Espagne en Afrique du Nord. « L’Espagne a toujours eu une relation très particulière et privilégiée avec le Maroc, mais cela n’a jamais posé de problème avec l’Algérie. Et en ce moment, nous devons retrouver une position en Afrique du Nord qui nous permette de jouer le rôle que nous jouons traditionnellement », a déclaré dans un entretien à El Independiente, Esteban González Pons, secrétaire général adjoint aux affaires institutionnelles et internationales du PP depuis 2014.
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Avec son changement de position sur le Sahara en faveur du Maroc, l’Espagne a ouvert une crise avec l’Algérie, alliée du Polisario dans ce conflit. Une crise que devra dénouer le prochain gouvernement. « José Manuel Albares a été un grand ministre des Affaires étrangères du Maroc », ironise González Pons. Le président du PP, Alberto Núñez Feijóo, a déjà annoncé qu’il rétablirait les relations avec l’Algérie s’il prenait le pouvoir. La suspension par l’Algérie des échanges commerciaux entre les deux pays, après le changement de position sur le Sahara en mars 2022, a créé plus d’un milliard d’euros de pertes pour les entreprises espagnoles, indique-t-on.
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« L’Espagne joue un rôle dans l’axe Algérie-Maroc et doit le jouer à nouveau. Et nos bonnes relations avec l’Algérie ne doivent en aucun cas occulter ou entraver notre amitié fraternelle avec le Maroc », détaille González Pons. Des sources proches du régime algérien préviennent que ce dernier pourrait exiger un revirement de la position sur le Sahara avant toute reprise des relations. « Il est possible de revenir à la position traditionnellement maintenue par l’Espagne dans laquelle la fraternité avec le Maroc n’a pas empêché les bonnes relations avec l’Algérie », insiste González Pons, ajoutant que sur cette question, « le PP restera dans le cadre des résolutions des Nations unies ».
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Concernant les revendications du Maroc sur Sebta et Melilla, Gonzales Pons affirme qu’aux yeux de la communauté internationale, les deux présides « font partie de l’Espagne, comme n’importe quelle autre province, et que l’Espagne va les défendre dans toutes les instances ». Le responsable du PP estime par ailleurs que le piratage des téléphones de Pedro Sanchez à l’aide de Pegasus, a un lien avec le changement de position sur le Sahara. « Je ne dis pas que c’était le Maroc, mais le président s’est fait voler près de trois gigaoctets de son mobile, selon le Centre national de cryptologie… », rappelle-t-il, assurant que son parti cherchera à faire la lumière sur cette affaire s’il prend le pouvoir.