Sahara : le Polisario condamne le soutien à l’international de la France au Maroc

31 octobre 2024 - 09h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Le Front Polisario a condamné les propos d’Emmanuel Macron qui a déclaré mardi devant le Parlement marocain que la France défendra la « souveraineté marocaine » sur le Sahara dans les instances internationales. Le mouvement indépendantiste sahraoui estime que ce soutien de Paris conduira à « l’instabilité et à une escalade des tensions » dans la région.

Le Polisario « condamne dans les termes les plus forts la position honteuse exprimée » par Macron, a indiqué le “ministère” de l’Information sahraoui dans un communiqué relayé par l’agence de presse SPS, soutenant que cette position est contraire à la Charte des Nations Unies et à ses résolutions concernant le Sahara occidental, ainsi qu’aux « responsabilités de l’État français en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU ».

Ce soutien de la France au Maroc dans les instances internationales comme l’ONU et l’Union européenne entrainerait les régions d’Afrique du Nord et de l’Ouest dans une instabilité et une escalade des tensions, a regretté le “ministère” sahraoui. « Avec cette position, Macron ne fait qu’encourager l’occupant marocain à poursuivre sa dangereuse aventure visant à poursuivre son expansion et à modifier les frontières internationalement reconnues, en attaquant ses voisins et en saisissant leurs terres », lit-on.

À lire : Sahara : la France réaffirme son soutien au Maroc

« C’est une politique imprudente et irresponsable. Elle aura de graves conséquences pour la paix et la sécurité internationales », ajoute la note, disant espérer que cette position de la France ne poussera pas l’Union européenne à remettre en cause l’arrêt de la Cour de justice (CJUE) qui a annulé les accords de pêche et de commerce avec le Maroc au motif qu’ils ont été conclus sans le consentement préalable du peuple sahraoui.

La déclaration de Macron devant le Parlement marocain montre que « Paris est celui qui entrave les efforts de l’ONU pour décoloniser le Sahara occidental », fait-il remarquer, soulignant que cette position est en réalité « une attaque » contre le peuple sahraoui et ses droits à l’autodétermination. Mais, a-t-il assuré, le Front Polisario « contrecarrera tous les plans de l’occupation marocaine et de ceux qui la soutiennent, comme la France coloniale ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Union européenne - ONU - Polisario - Sahara Marocain - Emmanuel Macron - Parlement marocain

Aller plus loin

Le Maroc inflige un revers au Polisario

Le Maroc a récupéré 40 kilomètres de « nouveaux territoires sahraouis libérés après le 13 novembre » 2020, où des accrochages s’étaient produits entre la milice du Polisario et...

L’impossible partage du Sahara

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, a évoqué cette semaine la possibilité d’un partage du Sahara entre le Maroc et le Front Polisario pour mettre fin...

Sahara marocain : l’Algérie sanctionne la France

Les relations commerciales entre la France et l’Algérie se tendent un peu plus après la reconnaissance de la marocanité du Sahara par le président français Emmanuel Macron.

Contre la France, l’Algérie pourrait être prise à son propre piège

L’Algérie ne digère toujours pas la reconnaissance française de la souveraineté du Maroc. Elle utilise ses ressortissants en situation irrégulière sous OQTF (Obligation de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Sahara : Staffan de Mistura propose la partition entre le Maroc et le Polisario

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, se heurte à un mur. Sa proposition de partition du territoire, présentée lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, n’a reçu aucun soutien de la part du Maroc ni du...

L’avenir de l’industrie automobile européenne se joue au Maroc

Les constructeurs automobiles européens subissent de plein fouet les effets de l’application de la réglementation interdisant la production de moteurs à combustion interne d’ici à 2035, sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 16 milliards d’euros....

Infrastructures : la sécurité des usagers en question au Maroc

Des députés ont adressé une série de questions écrites au ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, sur « l’état préoccupant des ponts, viaducs et autres ouvrages d’art à travers le Royaume »

Aucune capacité militaire pour le Polisario

Alexander Ivanko, Chef de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a affirmé dans un rapport que le Polisario n’est pas disposé à aller vers un cessez-le-feu avec le Maroc et n’a pas les capacités...

Nouvelles tensions en perspective entre le Maroc et l’Europe

De nouvelles tensions risquent d’émerger entre le Maroc et l’Union européenne à cause de l’espace aérien du Sahara.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Royal Air Maroc se plaint de la concurrence

Abdelhamid Addou, le PDG de Royal Air Maroc, appelle à une révision des accords de l’Open Sky (ciel ouvert) entre le Maroc et l’Union européenne, en vigueur depuis 2005. Ceci, en vue d’atténuer ses effets pervers sur la compagnie marocaine et garantir...

Le Polisario s’en prend à nouveau au Maroc

Le Polisario, protégé de l’Algérie, accuse le Maroc de faire obstacle à la « décolonisation » du Sahara occidental et la communauté internationale d’inaction.

Maroc : les discours radicaux dans les mosquées inquiètent

La députée du parti Fédération de la Gauche démocratique, Fatima Tamni, a interpelé le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, au sujet de l’exploitation des tribunes des mosquées pour diffuser des discours radicaux contre les...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.