Saïd Taghmaoui s’en prend à l’image de la Marocaine

28 février 2012 - 18h23 - Culture - Ecrit par : L.A

Dans un entretien au magazine "Femmes du Maroc", Saïd Taghmaoui donne sa perception du Maroc d’aujourd’hui. Le maire de Casablanca, Mohamed Sajid, la réalisatrice marocaine Narjis Nejjar, ou encore la Marocaine très matérialiste, en prennent pour leur grade.

Saïd Taghmaoui ne mâche pas ses mots. Interrogé sur son envie de donner des cours de cinéma à Marrakech, il explique : "A la base, j’avais exposé mon projet au maire de Casablanca, Mohamed Sajid, qui n’a jamais donné suite... sûrement parce qu’il n’y avait pas d’argent à gagner".

Sa motivation pour donner de tels cours au Maroc, il l’explique par le manque de naturel et la tendance à surjouer dans le cinéma marocain. En exemple, il cite le dernier film de la réalisatrice Narjiss Nejjar, "L’amante du Rif". "Dernièrement, j’ai vu le film de Narjiss Nejjar , et j’ai trouvé ça limite. Oui d’accord Narjiss Nejjar porte des bottes jusque-là, d’accord elle a un style cool, mais de là à la qualifier de libre, talentueuse et avant-gardiste..."

Taghmaoui en rajoute une couche en estimant qu’il est de son devoir de demander à ce type de personne "Alors, qu’est ce qui t’arrive ? C’est quoi ton problème ? Est-ce que tu veux vraiment faire du cinéma ou est-ce que tu veux faire les couvertures de magazines ?".

En fin d’entretien, Said Taghmaoui s’en prend à la prostitution au Maroc et explique avoir "un gros problème" avec l’émancipation de la femme marocaine, qui en oublie sa dignité.

"Bien sûr, la femme est un être humain comme les autres avec un rôle bien précis à jouer dans la société et l’humanité (...) Je n’ai pas de problème non plus avec le fait qu’elles aient droit à toutes les libertés... Mais sous prétexte d’émancipation, n’oublions pas la dignité ! Ce n’est pas possible de voir à quel point la prostitution des Marocaines est en recrudescence ! La plupart ne vendent pas leur corps pour manger (...) mais pour s’acheter de belles voitures, des Prada et des Gucci. (...) Malheureusement, le 2e produit d’exploitation du Maroc avec les oranges, ce sont les prostituées..."

Depuis le début de l’année, Saïd Taghmaoui donne des masters classes d’interprétation, baptisés "Moroccan international acting" (MIA), au Studio des Arts Vivants de Marrakech.

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